Acte 7.

Beaucoup parle du BEA ? 
- Bien que je n’aie jamais rencontré personne de ce mouvement, je ne suis pas contre le BEA si celui-ci propose quelque chose d’intelligent. Dans plusieurs discussions le BEA fut au centre du débat, mais que voulons-nous exactement ?

Rendre le Ring plus accessible aux yeux de la société ?

- Il faut déjà rendre le Ring accessible à ses propres pratiquants, car vois-tu… dans la mesure où tu condamnes l’ensemble des pratiquants parce qu’il y’a eu du chahut à la finale, c’est très grave. Partons d’un constat simple, 1) déjà, certains pratiquants n’étaient pas à la finale, je ne vois pas pourquoi ils seraient punis ? 2) J’en connais beaucoup qui non seulement n’étaient pas à la finale, mais qui en plus ; ont un compétiteur prêt pour les sélectifs de 2019. Les décisionnaires qui ont pris sur eux d’interdire les sélectifs n’ont surement pas travailler pendant 3 ans pour préparer un chien de haut niveau, car si c’était le cas… ils repenseraient la punition. Ce qui nous projette dans une autre réflexion « ici » nous ne parlons que des gens & autres personnes, hélas nous ne parlons jamais de chiens. Pourtant notre rôle « de cynophile » ne doit être orienté que sur nos chiens et on n’en parle jamais, pourquoi ?

Mondioring Flash & Artifice !

Oui pourquoi ?

- C’est une bonne question que je me pose souvent. Après la Finale, un(e) Président(e), un(e ) représentant(e ), un ou une véritable décisionnaire nous aurait sans doute passé un savon, mais il ou elle aurait immédiatement pensé au chien en premier lieu. Exemple : votre conduite ne reflète pas l'intelligence, mais je dois penser avant tout à la sélection de nos chiens. Voilà pourquoi, je vais convoquer certaines personnes et nous allons nous expliquer. Quelqu’un qui te parle comme ça… même si tu n’es pas d’accord avec sa politique, tu le respectes immédiatement et le respect demeure l’élément le plus fort dans une communication. Enfin, 3) et pour revenir au BEA : les citoyens ne sont pas idiots, dans la mesure où chaque chose est convenablement expliquée, le problème apportera sa réponse. D’ailleurs, jusqu’où devons-nous aller pour éviter de se prosterner devant le sacro-saint BEA ? Lorsque tu tentes d’émettre une solution… fais bien le tour du problème et je vais te donner un exemple concret avec la palissade. Nous mettons un plan incliné sans aucun regard sur la dysplasie. Qu’est-ce qui est le plus grave ? 

- A) un chien en bonne santé qui grimpe 2,50 A/R avec une descente comptée.
- B) un chien dysplasique qui franchit avec peine 2m avec un plan incliné.

 Si tu masques la vérité, comment peux-tu mentionner un bien-être ? Pire comment veux-tu assurer la pérennité de ton cheptel ? Seuls les chien(ne)s les plus sains (physiquement & caractériellement) doivent être mis en avant et cela afin de reproduire, si tu n’édifies pas une grille de lecture cohérente par le biais de ton programme, tu analyses quoi ?

Entrainement au naturel.

Tu es pour l’obligation des radios ?

- C’est malheureux qu’il faille être « pour ou contre » une motion qui devrait être logique pour chaque éleveur et pour chaque compétiteur. La logique voudrait que tu débourres convenablement, puis à un an et demi : 1) tu fais les radios et 2) tu fais confirmer ton chien, rien de bien compliqué. En cas de soucis, tu le fais travailler à son niveau et bien entendu, tu ne le fais pas reproduire. C’est quand même dingue d’expliquer ça au 21^ème siècle.

Et pour la confirmation ?

- Si ça te fait plaisir d’avoir un chien avec un pedigree, tu le fais confirmer. Ce n’est pas parce que tu as un chien avec un pedigree qu’il doit reproduire. 

En général, tu le fais confirmer dans ce but ?

- Non pas forcément, je connais des Amateurs fiers d’avoir un chien avec un pedigree. Ils l’ont acheté avec un LOF et ils entendent bien le faire confirmer par la suite… voilà tout. Il ne faut pas tout confondre : la confirmation prouve que ton chien est un chien de race, c’est-à-dire que son standard est correct. Pour la reproduction, c’est une autre histoire « non seulement, il doit posséder les bons critères visuels, mais en plus, il doit prouver sa valeur ». Si ton chien est bien typé, mais qu’il ne possède pas le caractère nécessaire, tu ne le fais pas reproduire, c’est aussi simple que ça. 

Le standard est un tout ?

- Absolument et beaucoup l’ont oublié. Ton chien doit être dans le type de la race, bien construit et faire preuve des qualités qui justifient sa sélection de base. Un Berger Belge, Allemand ou Français, ce n’est pas qu’un chien que l’on exhibe au bout d’une laisse dans une exposition canine. Il doit aussi faire preuve de sa valeur dans une épreuve de travail ou dans un domaine utilitaire. Ainsi nous pouvons juger en 1) ses qualités caractérielles & physiques pour en sélectionner des aptitudes et en 2) définir ses qualités morphologiques pour en établir une évaluation complète « A-Bon, Bon, Très Bon ou Excellent ». Si tu veux élever correctement, il te faut cette double lecture, sinon ton travail ne sera jamais précis et encore moins compris. La preuve en est actuellement avec des Malinois énormes, des oreilles en guidon de moto, des problèmes physiques, de santé, etc. en termes de sélection : il faut être impitoyable ! Ce qui ne veux pas dire, qu’il faut négliger un atypique qui serait « exceptionnel » et je dis bien « exceptionnel » !!! Dans le cas où bien évidemment ta famille permet de l’incruster en gommant son aspect atypique.

C’est ce qui s’est passé pour Xjelaba ? 

- C’est vrai, mais c’était une autre époque. D’ailleurs Duc était un atypique certes, mais c’était un beau chien et je dis « beau » dans sa forme harmonieuse, car il n’était pas dégingandé ou mal foutu. De ce fait, son caractère « exceptionnel » le rendait intéressant pour la sélection. C’était l’époque qui invitait les éleveurs à l’utiliser, mais Mr Lelevier a toujours fait très attention aux choix des femelles, ce qui va point par point créer un ensemble. C’est à dire : excellent Malinois, femelles sélectionnées & Maître responsable. Est-ce que cette combinaison fonctionnerait encore en 2018-19 ? Je n’en suis pas certain… 

Pourquoi ?
- Parce que Mr Lelevier est un puriste. La donne aurait été différente si Duc avait appartenu à quelqu'un d'autre. 

Xjelaba dit Duc : Finaliste en Ring & Campagne. 

Si je te suis bien, tu penses qu’un Malinois comme Xjelaba saillirait à tour de bras aujourd’hui ?

- Je ne sais pas, mais dès qu’un Malinois est à la mode, il saillit beaucoup… du coup, autant qu’il soit dans le type, sinon nous partirions dans tous les sens.

Le standard est aussi important que ça ?

- Lorsque j’élevais, je disais souvent que le standard demeure le seul outil qui te permet de fixer ton idéal. Evidemment, je pensais aux anciens types, car le standard appartient aux anciens chiens et non aux contemporains. 

Ekhie des 2 Sabres : Lice Sélectionnée Compétition. 

Qu’est-ce que tu entends par anciens Types ?

- La base, c’est-à-dire : Tjop, Dewet, Snap, Flap, Rusky, etc. j’ai toujours regardé leur standard en tant que type fonctionnel. Le standard des Bergers Belges d’expositions ne m’a jamais intéressé, j’ai toujours eu peur de la formule « le type sur du type remis sur du type » risque en continuité… d’élaborer plus d’hyper type qu’un standard même approximatif. Cependant, je faisais des expositions canines pour savoir où j’en étais. Par ce biais, je prenais celui-ci comme un garde-fou, il ne fallait pas trop s’en approcher, mais il ne fallait surtout pas s’en éloigner. Je m’accrochais exclusivement aux valeurs morphologiques du standard qui servent à l’utilité sur le terrain. Par un exemple : un Malinois de 45 kg avec des oreilles en chou-fleur n’est pas dans le standard, mais un Malinois qui au bout de 2 mordants est plié en deux par manque de caisse, ne l’est pas non plus. Ceci n'est que mon avis… voilà pourquoi, chaque cynophile doit connaître le standard. Je trouve que dans le Border, les éleveurs-dresseurs ont parfaitement synthétisé cet esprit.

Tu penses qu’un Champion de France devrait être mis en avant ?

- Oui, car c’est un champion et il faut l’analyser comme tel, mais à l’instar des éleveurs d’exposition canine qui recherchent un bon caractère sur un beau chien. Nous devrions être plus vigilant sur le standard et faire en sorte de conserver le type rustique. D’ailleurs, c’est comme ça que tu peux créer ta propre famille. Jadis tu reconnaissais très vite un Fontaine du Buis, un Colombophile ou un Loups Mutins, certains avaient même des prix en expos. Après, il y va aussi de la responsabilité de chacun. Tu as des Ringueurs qui partent du principe que si leur Malinois gagne un titre, il doit faire des saillies, hélas… ce n’est pas comme ça que ça marche ! Un Malinois même champion de France doit s’incruster dans ta famille. L’éleveur qui a minutieusement travailler sa famille par le biais de 3 ou 5 étalons en ne s’éloignant jamais de ses axes principaux ne prendra jamais le risque d’aller chercher un élément extérieur qui pourrait tout décaler & fracturer certaines aptitudes ajoutées si difficilement. 

Mr A.Noël présentant Dan de la Noaillerie à Aurillac. 

Pourtant, il faut bien essayer et tenter ?

- Oui, mais tu as plusieurs styles d’élevages. Tu prends l’éleveur four-tous qui utilise de nombreux champions et qui n’a pas ou peu de fixations typiques chez lui et bien, lui il peut tenter des choses, car il ne déstructurera pas ce qui n’est pas construit, mais un éleveur qui dès le départ a construit minutieusement son élevage… tu imagines le risque d’introduire un élément étranger ? C’est quitte ou double, alors tu as des éleveurs qui ; émerveillés par le champion tentent leur chance en se disant « bon sang, il est trop bon, je ne peux pas passer à côté » et d’autres qui par prudence ne tentent pas. 

Après je comprends aisément qu’une personne possédant un Champion en Ring prenne les boules lorsque son Malinois n’a fait que 5 saillies et qu’à contrario, une multitude de Malinois qui ne lui arrive pas à la cheville saillissent sans vergogne. Aujourd’hui, il n’y’a plus de logique, entre ceux qui ne veulent pas payer une saillie, ceux qui prennent le champion dans l’espoir que le dresseur va prendre un chiot et ceux qui ne pigent rien à rien, c’est très épineux ! Heureusement, qu’il reste un noyau dur « d’inoxydables » qui ne lâche rien et qui ne se laisse pas distraire, ni par l’argent, ni par la gloire, il y’en a plus beaucoup… mais il y’en a encore et bravo à eux.