L'Etalon Malinois : Rep de la Fontaine du Buis.
Arrête-moi si je me trompe, mais tu penses qu’il y’a moins de communication, malgré les réseaux sociaux ?
- Il y’a une différence entre « communication »
et « apprentissage ». Le fait d’enseigner la Cynophilie à quelqu’un
est aujourd’hui différente. Jadis, c’était sur le terrain que l’enseignement se
faisait, les anciens t’expliquaient une technique et quand je dis « qu’ils
expliquaient », c’était sportivement, techniquement et pourquoi cet
exercice fut pensé comme ça. Petit à petit, ce genre d’explications a disparu
au profit d’une technique purement compétitive. En clair, le but n’est plus de
comprendre l’essence même de l’exercice, mais de réaliser une note maximum,
quitte à travestir l’esprit authentique. On ne peut plus continuer comme ça, si
nous ne remettons pas les fondamentaux de sélections au centre du débat, dans
10 ans le Ring ne sera que l’ombre de lui-même.
L'Excellent BA Garry de Truchenne & Mr D.Piau en Finale (1996).
D’où ta mise en garde sur
l’internationalisation du Ring Français ?
- Ce n’est pas une mise en garde, c’est une
question. Dans le cas où nous souhaitons une internationalisation du Ring
Français, ne serait-il pas judicieux de former "de A à Z" les cynophiles désirants travailler
notre Ring ? A cette question, beaucoup sont rester à la pratique pure de
la discipline, mais qu’en est-il de l’élevage ? Si demain, le Ring part en
Chine, au départ les Ringueurs Chinois vont nous acheter des Malinois, mais
dans quelques années… ils vont élever et comment vont-ils élever sans en
connaître les codes, c’est-à-dire : nos codes et protocoles d’élevage
Français. Voilà la question, car multiplier des Malinois de travail, ça tout le
monde sait le faire, mais bâtir une lignée fiable « ça » c’est une
autre histoire. Je vais prendre à témoin, notre propre élevage… tu trouves
qu’il n’y a pas assez de dilution comme ça ?
Si justement, et j’ai même peur de l’effet Berger Allemand des années 80-90 ?
- Pour le BA c’est une autre histoire, il fut
victime de son succès et il n’avait pas ou peu de garde-fou. Pour le Malinois
et par répercussion pour les variétés de Berger Belge : c’est différent.
Ah bon, pourquoi ?
- Parce que nous avons différentes
disciplines sélectives que le BA n’avait pas, comme le NVBK ou le KNPV par exemple. Nous avions la
chance de trouver de supers Malinois en toutes circonstances et c’est ce que
nous avons fait. Si tu veux élever dans l’esprit de construire un chien de
travail extrêmement fort, tu vas puiser les valeurs dans un programme qui le permet,
puis d’aptitudes en qualités, tu forges un chien capable de tout encaisser et
c’est ce que les éleveurs de Malinois ont souhaité. Certes, souder le Ring Belge-Français
avec la puissance du programme Hollandais fut une idée de génie, car tu sortais
des Malinois capables d’affronter toutes les situations. Par contre, c'est vrai que certains n'étaient pas commodes.
Ring Belge : SNAP.
En effet, le Ring est un
ensemble ?
- Hé oui, le Ring détient bien plus qu’une
réalisation sélective, il faut pousser son analyse au-delà et réaliser à quel
point son empreinte peut orienter « socialement » une race grâce à
son apprentissage. Pour illustrer mon affirmation, je vais prendre à témoin la
France. Aujourd’hui nous avons 3 cas de Bergers Belges :
- 1) les chiens de travail, de sport et d’utilité.
- 2) les chiens d’expositions.
- 3) une nouvelle caste de Bergers Belges qui ne pratiquent pas et qui n’ont pas forcément un type intéressant.
Cette troisième catégorie est croissante pourquoi ? Parce que le Berger Belge, pour ne pas dire le Malinois est à la mode. Pourquoi le Malinois est aujourd’hui autant sollicité ? Réponse, grâce à son équilibre, sa détermination et son adaptabilité. Deuxième question et partant du principe qu’il a toujours eu ça en lui, qui a poussé toutes ses aptitudes ? Réponse : les pratiquants des diverses disciplines de travail.
Troisième question : comment ont-ils fait pour placer le Malinois sur la plus haute marche du Ring ? Réponse : en élevant judicieusement sur 3 pays « Belgique, Hollande & France ». De fil en aiguille, le Malinois est devenu le chien de travail par excellence « rustique, volontaire, actif, polyvalent, etc. », par ce biais, il est devenu populaire. Dans les années 90, nous avons vu ses principaux rivaux s’amoindrir, a un point tel que lorsqu’un BA ou un Beauceron touchait une finale, il était acclamé comme un héros. Puis, il a fallu « inviter » d’autres races pour non pas rivaliser, mais espérer jouer contre des Malinois. Alors que s’est-il passé ? La popularité de certaines races s’est effacée progressivement au profit du Malinois, mais les purs & durs du poil-court n’ont jamais voulu ça.
Au contraire, ils espéraient que les Amateurs de BA, Beauceron, Bouvier, etc. allaient travailler durement pour contrer l’ascension vertigineuse du Malinois. Hélas, seulement une petite poignée ont continué le combat, qu’on fait les autres ? Ils ont pris un Malinois « pour faire des points disaient-ils, histoire de masquer le problème », la morale de cette histoire c’est qu’un cynophile attaché réellement à sa race ne se cherche pas d’excuse, il travaille et s’il n’en reste qu’un et bien ça sera lui.
Sans oublier que pour travailler correctement une race, il faut la connaître un minimum ?
- 1) les chiens de travail, de sport et d’utilité.
- 2) les chiens d’expositions.
- 3) une nouvelle caste de Bergers Belges qui ne pratiquent pas et qui n’ont pas forcément un type intéressant.
Cette troisième catégorie est croissante pourquoi ? Parce que le Berger Belge, pour ne pas dire le Malinois est à la mode. Pourquoi le Malinois est aujourd’hui autant sollicité ? Réponse, grâce à son équilibre, sa détermination et son adaptabilité. Deuxième question et partant du principe qu’il a toujours eu ça en lui, qui a poussé toutes ses aptitudes ? Réponse : les pratiquants des diverses disciplines de travail.
Troisième question : comment ont-ils fait pour placer le Malinois sur la plus haute marche du Ring ? Réponse : en élevant judicieusement sur 3 pays « Belgique, Hollande & France ». De fil en aiguille, le Malinois est devenu le chien de travail par excellence « rustique, volontaire, actif, polyvalent, etc. », par ce biais, il est devenu populaire. Dans les années 90, nous avons vu ses principaux rivaux s’amoindrir, a un point tel que lorsqu’un BA ou un Beauceron touchait une finale, il était acclamé comme un héros. Puis, il a fallu « inviter » d’autres races pour non pas rivaliser, mais espérer jouer contre des Malinois. Alors que s’est-il passé ? La popularité de certaines races s’est effacée progressivement au profit du Malinois, mais les purs & durs du poil-court n’ont jamais voulu ça.
Au contraire, ils espéraient que les Amateurs de BA, Beauceron, Bouvier, etc. allaient travailler durement pour contrer l’ascension vertigineuse du Malinois. Hélas, seulement une petite poignée ont continué le combat, qu’on fait les autres ? Ils ont pris un Malinois « pour faire des points disaient-ils, histoire de masquer le problème », la morale de cette histoire c’est qu’un cynophile attaché réellement à sa race ne se cherche pas d’excuse, il travaille et s’il n’en reste qu’un et bien ça sera lui.
La Belgique, la Hollande et la France en un même sang : Mustang des Loups Mutins.
Sans oublier que pour travailler correctement une race, il faut la connaître un minimum ?
- Exactement et je ne te parle même pas
d’Amateurs de BA qui se sont lancés à leur tour dans l’élevage de Malinois,
mais bon… si la personne fait l’effort d’apprendre, pourquoi pas ? Du
coup, combien ont fait l’effort ? 20, 30 %, ! Pire, dès 1998, toutes
les nouvelles applications « sociales ou compétitives » n’ont fait
que desservir le Malinois. Pas « une » n’a été créée en sa faveur et
bien malgré tout, il est toujours là et ça continu encore aujourd’hui.
Malheureusement par répercussion, la législation a lissé son tempérament et en
ignorant ses fondations, nous avons débouché sur un hyper équilibre. La grande
force du Malinois est axée sur son caractère, c’est son caractère qui lié à une
solide anatomie lui a permis de traverser le siècle. Si tu limites son
caractère, tu touches à son intégrité.
Avec cette explication, je comprends mieux ta théorie de la troisième catégorie ?
- Ce n’est pas une théorie, il s’agit d’un
fait « nous avons une caste de Malinois de Monsieur Toutlemonde » non
analysable, qu’en faisons-nous ? Cette caste est neuve puisqu’avant, nous
n’avions pas ce problème : d’un côté les chiens d’expos de l’autre le
travail, ainsi nous avions une lecture rapide du cheptel. Aujourd’hui même pour
un Amateur éclairé, la situation est difficile, alors imaginons que cette
situation devienne exponentielle avec un élevage de Malinois dit de
Ring-Français à l’étranger ? Les Etats Unis ou la Chine sont de vastes pays
et s’ils désirent le Ring Français comme discipline reine, il faut leur
enseigner nos « anciens » principes de sélection. Sinon, au mieux
certains feront l’effort de s’informer en France par des stages chez de bons
éleveurs, au pire ils feront reproduire avec l’objectif de conserver
l’empreinte du Malinois de travail sans aucune justification de saillie. Ma
crainte est là, mais je ne suis pas devin et je peux me tromper. Cela dit,
lorsque je vois la reproduction du Malinois chez nous, j’ai le droit de m’inquiéter
non ?
Certes, mais quel serait le message ?
- Ne travestissez pas une race pour votre
bon plaisir. Apprenez l’historique, réfléchissez sur chaque changement de
règlement qui serait « évolutif » pour raccorder à son époque. Soupesez
bien chaque décision de saillie et élevez pour le cheptel ; pas pour vous !
Pensez bien qu’un jour ou l’autre, vous allez laisser les rênes et lorsque
vous êtes arrivés, la place était propre… laissez la propre.
Mr P-L Signorino et son équipier Verdi.
Le message est certes global (rires…) et
pour le Ring et ses pratiquants Français ou autres ?
- Il ne faut pas se tromper « les
pratiquants » d’une discipline à caractère sportif sont là pour évaluer
les aptitudes, le fond et l’anatomie de nos chiens pour en définir la preuve
que « tous et je dis bien tous » demeurent effectifs dans le domaine
réel. Je parle évidement de chiens d’un certain niveau. C’est-à-dire que le
Ring Français est un programme qui nous permet de définir les codes de
sélections appropriés à un travail dans le domaine du réel. Par exemple, des
qualités comme : le courage, la résistance, l’abnégation, la récitation,
la compréhension, la volonté, la ténacité, le flair, etc. doivent être
proportionnelles à la grande santé de nos compétiteurs. Pour établir ce
protocole nous devons conserver une discipline difficile « physiquement
& caractériellement » pourquoi ? Pour que les militaires, la
police, la gendarmerie, les pompiers sauveteurs, etc. effectuent leur mission
en compagnie d’équipiers sérieux. Le dévouement de ses personnes sur le terrain
est admirable et c’est aux « éleveurs-utilisateurs » de les aider en
poursuivant cet effort de sélection.
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