samedi 1 décembre 2018

La Photo d'la Semaine...

Océanie / Amérique du Nord / Europe
3 continents réunis autour de la même passion.

lundi 9 juillet 2018

Big Up !


Hyrock des Guerriers Jean Bart


Epoustouflante révélation de l’année 2017, le Malinois de Mr Behaeghel n’a fait que progresser depuis son entrée dans la tournée de sélectifs. Exemplaire, il va se qualifier pour la Finale où, parti dans son élan… il se verra acclamer par une foule tenue en haleine de bout en bout. Réactif, décisif (avec de belles & franches sorties à la garde d’objet), combatif et fonceur : Hyrock est un tank ! 



D’un type qui mettrait la larme à l’œil aux amateurs des guerriers du grand Luc, il va estomaquer les passionnés au Ch F.Wasels pour être consacré quelques temps plus tard sur une épreuve Mondiale. D’un pedigree éblouissant et conduit brillamment, Hyrock va illuminer chaque regard et sera cité par des experts, comme l’un des meilleurs Malinois de travail de la décennie ! 

Hyrock : Champion Intercontinental de Ring Français.

Le Ring : Etude & Compréhension de la discipline. Part 1.

Chers amis bonjour, suite au dernier texte « La Cynophilie est un long fleuve tranquille » je fus sollicité en de multiples interrogations et notamment sur une en particulier « le plan incliné » à la palissade. Cette alternative, qualifiée d’arbre qui cache la forêt est (au départ) due à un manque de culture récurant. Ce manque de culture est lié à un ensemble de paramètres qui malheureusement n’est pas en relation directe avec certaines personnes influentes ou non, mais avec une grosse partie de la profession. En effet, à l’instar de nombreuses disciplines, le Ring conserve une philosophie dictée par de nombreuses valeurs. De ce fait, lorsque nous évoquons un programme, il est nécessaire de comprendre son fonctionnement et pourquoi, il fut élaboré avec différents types d’exercices ? Certes, ce qui nous intéresse vraiment dans sa structure et en 1) son école, en 2) sa finalité. Suite à cette réflexion et afin de ne pas entrer dans des systèmes d’élevage trop compliqués, je vais essayer d’être aussi simple que concis. 

A Mouscron… 

Les exercices employés dans notre Ring national ont le bénéfice et le devoir, d’être « avec un dressage approprié » applicable dans la réalité. C’est-à-dire que par la base de nos exercices, nous pouvons identifier des aptitudes, puis des qualités, pour en tirer une multitude de valeurs qui permettent aux éleveurs de travailler, de consolider, de fluidifier ou de durcir, etc. leur famille. Il est donc obligatoire de connaître la discipline sur le bout des doigts pour « prétendre » élever des Bergers Belges de Compétition susceptibles d’évoluer en Ring Français ou en utilisation diverse, mais… s’il est obligatoire de connaître notre discipline, il en est de même pour les autres ! 
Arrestation de l'Apache 

Groenendaels & Malinois : les Rivaux Célèbres… 

Alors pour ne pas perdre en route nos jeunes cynophiles, je vais pour aujourd’hui me concentrer sur le règlement. C’est-à-dire qu’il suffit de vérifier, que les structures évolutives (de l'étalon sollicité) restent en phase avec son programme et dans l’espoir d’un dressage approprié… est-ce que lesdites "structures" peuvent devenir polyvalentes ? La preuve en est que dans le cas où vous souhaitez intégrer un Malinois d'un autre programme dans votre lignée, il faut s'assurer que sa transmission sera bénéfique sur le long terme, car outre la prise en gueule (qui demeure un débat à lui tout seul), nous trouvons donc, des différences qui passent par la morphologie, le caractère, le dynamisme, la volonté (que nous pourrions associer à une disponibilité) et cela jusqu’à la compréhension même de l’exercice. De ce fait, si dans votre construction d’élevage, vous apportez un élément d’apport (qui bien souvent se solidarise en complémentarité), vous devez être capable de l’expliquer et non vous calfeutrer derrière un explicatif approximatif qui stipulerait qu’en utilisant un Malinois différent du Ring Français ; ça serait forcément mieux. Non ce n’est pas mieux, comme ce n’est pas pire… bref, si vous n’êtes pas en mesure d’expliquer pourquoi vous avez réalisé cette union et surtout, si vous n’êtes pas en mesure d’enrichir le cheptel avec votre mariage : quel en serait le but ?  
André Noël affirmait : qu'en Hollande, la décision se faisait avant la prise. 

L’élevage est la première pierre d’une construction cynophile basée sur le caractère disait André Noël, car il s’agit tout d’abord de travailler sur un schéma fonctionnel qui permet aux futurs compétiteurs d’évoluer dans diverses situations « ce qui va du Ring à l’utilisation réelle ». Vous l’aurez compris, l’élevage du Malinois de travail est une véritable science et il faut absolument conserver cet esprit, c’est-à-dire un esprit de recherche, constructif & sélectif. J’en veux pour preuve, qu’à une époque, les cynophiles Européens se réunissaient pour apprécier les nombreuses démonstrations de nos pays phares. Suite aux enchainements des exercices (parfois difficiles à capter au premier coup d’œil pour nous Français), les échanges allaient bon train et pourquoi en Hollande ceci et pourquoi en Belgique cela ? Les Ringueurs se remettaient systématiquement en question, n’hésitants pas à se déplacer dans les championnats pour mieux s’imprégner de la culture de l’autre. Ainsi, le périple allait de ’s-Hertogenbosch à Anvers, Eeklo, Gand ou Tournai, la culture du Malinois nourrissait les passionnés en transformant peu à peu ses adeptes en érudits. C’était le bon temps, un vieux temps m’a-t-on dit ? Aujourd’hui, ce n’est plus la peine « en un clic de souris » un internaute te donne un avis tranché sur une attaque Hollandaise ou une prise Belge, c’est beau le progrès. Que dire… lorsqu’il m’a fallu quelques années pour définir un concept, alors que sur une simple et seule action « une attaque de face bien souvent », les internautes ont immédiatement résumé la discipline, bravo ! 

La Raison... par la Compréhension ?

Les Palissades de jadis "disposaient" d'une identification entre 2m50 & 2m80. 

Chose étrange, notre monde cynophile est circulaire et pour peu que l'on voyage, un jour ou l’autre, nous croisons fatalement nos fameux spécialistes. Il y’a quelques temps donc, j'assistais à un débat (très) animé où le thème s’étirait sur la palissade et à l’instar de l’analyse des disciplines susnommées, les avis étaient aussi inclinés qu’en plans ! Cependant, trois grosses interprétations ont découlé de la discussion :
-          Pour certains (la majorité), il s’agit d’une défiguration pure & simple de l’exercice.
-          Pour d’autres, il s’agit de rendre le Ring plus souple.
-       Pour le dernier volet, ils ne savent pas trop quoi en penser, mais ils l’avaient "de travers" parce qu’ils n’avaient pas été consultés. 
Suite à ces trois réflexions, qui visiblement n'ont pas vraiment enrichi le débat, vous comprenez qu’il est plus que nécessaire de connaître au minimum la construction de nos programmes. En effet, pour traduire une discipline, il faut d'abord la comprendre, puis être capable de l'expliquer. 

De ce fait, pour notre Ring Français, une petite gymnastique historique s’impose en commençant par le début. C'est à dire : l’étudier grâce à ses fondations « la Belgique », sa seconde base « la France » et « sa reconstruction ». Puis, l’analyser par sa pratique et enfin, l'approfondir par la compétition. Une fois que ce mécanisme est absorbé, toutes vos réflexions deviendront naturelles dans vos actions & décisions, ainsi les phases obligatoires de conservation du cheptel vont vous apparaitre comme une évidence.
Exercice d'escalade (Les Chiens Policiers). 

Du coup avec cet explicatif, reprenons ensemble le processus et regardons pourquoi, placer un plan incliné sur la descente de palissade serait une grave erreur. Avant toute chose, il faut comprendre que le Ring Français possède un concept de base. Ce concept permet aux éleveurs & aux dresseurs de travailler ensemble pour fortifier le(s) cheptel(s). En effet, lorsque vous découpez un parcours, vous vous apercevez d’une régularité dans la lecture des exercices, car le règlement de notre Ring est surtout et avant tout une grille de lecture. 

Par exemple, la palissade possède un premier franchissement, puis un retour. Le 1er franchissement est une surprise pour celui qui étudie l’escalade, puis le retour s’avère ni plus ni moins que la confirmation de ce qu’il vient de voir. Ainsi l’éleveur qui désire utiliser un chien de compétition a immédiatement une première lecture, puis la confirmation d’une belle réalisation sur l’exercice. Avouez que la formule est géniale ? 

Paris 1910 : Championnat du Monde.

Imaginez que vous cherchiez un fort étalon pour conforter votre élevage. Exemple, votre lignée possède de nombreuses qualités, mais vous souhaitez quand même améliorer votre potentiel de saut (surtout dans son schéma dynamique) et bien entendu, sans baisser le caractère. A cette heure, vous avez prospecté sur diverses origines et vous avez un regard sur plusieurs étalons. Il s'agit d'aller les observer sur le terrain et vous commencez votre analyse : 

- 1) le Malinois possède une bonne tenue sur l’obstacle, c’est-à-dire qu’il contrôle parfaitement « mise en place, appel et propulsion ». 
- 2) son côté technique vous séduit (un mélange de force et de souplesse). 
- 3) il gravit les 2m30 sans peine, se stabilise en haut de planche, bascule et descend sereinement.
- 4) il se place « bien décidé » à revenir sans le moindre doute. 

Dans cette première analyse, vous avez sur une simple action un panel incroyable de valeurs eh bien maintenant, vous allez en avoir « la confirmation ». 
- 5) départ immédiat à l’ordre donné, aucune hésitation, le Malinois s’élance sur un retour aussi ferme que concentré. 
- 6) sa détermination affiche « technique & puissance », le voici au point culminant. 
- 7) il redescend avec calme et vient se caler au pied du Maître avec panache, total des points 20/20.  
Un terrain, Une Palissade… Un Retour !

Ce type de fonctionnement est une bénédiction pour qui veut élever avec certitude, mais voyez-vous cette lecture couplée d’une confirmation ne s’adapte pas qu’à la palissade ou à la haie, elle s’adapte dans la globalité de notre programme. En effet, le ring Français est ainsi fait « action, réaction, confirmation ». C’est pourquoi, nous avions 2 sorties de cache, c’est pourquoi nous avions (au moins) 2 fuites dans l’escorte, c’est pourquoi nous avons 2 fuites à la garde au ferme, c’est pourquoi nous avions 2 passes de valise (puis une troisième en cas de litige), c’est pourquoi nous avons 2 attaques bâtons (face & fuyante). 

La Raison... par la Confirmation ?

Interception : que le grand Cuik (du Clos St Michel) me Croque !

Outre le fait que cette vérification doit être applicable sur 2 H-A (en France), la fameuse adaptation érigée en formule « action, réalisation, confirmation » de l’exercice s’étend également sur l’obéissance. En voici la preuve : nous avons 2 marches au pied (laisse & muselière), nous avons 2 absences (une classique & appâts), nous avons 2 rapports dirigés (lancé, insu), nous avons un doublage d’ordres sur les positions. A la base, la vision, puis la reconstruction de notre Ring, ne laissait aucune place au hasard ; mais pour être certain d'accentuer cette sélection… deux autres points vont être rajoutés : 1) "la spontanéité" appelée également soudaineté. 2) "l'initiative" !

En définitive, seul un exercice axé sur l’initiative ou la soudaineté ne peut être doublé, puisqu’une interaction se déclenche à un moment précis, exemple : le rapport au vu & la défense du Maître. Pour cette dernière… le plus drôle, c’est que dans notre inconscient nous travaillons quand même la garde au ferme après la cessation. 
-          Pour être certain d’une totale vigilance. 
-          Pour conserver son maintien dans l’instant, puis dans la durée.
Mr Primo Orlandini & Johny en Action !

Ensuite et si nous faisons abstraction du fossé dont un retour (par sa source de débourrage) serait dangereux en Ring Français. Nous trouvons un dernier point et ce dernier point doit obligatoirement trouver sa place dans tout bon programme de dressage, j’ai nommé la « soudaineté ». Aussi mécanique qu’il soit, un programme de dressage dit sélectif se doit de laisser une belle part d’initiative ou de soudaineté au chien. Certes, dans le cas où le compétiteur serait sous l'ordonnance constante du Maître, nous irions vers une robotisation et l’esprit même de la réalisation fondamentale de l’exercice en serait entaché. 

La raison en est simple, nous n’aurions plus besoin d’un Malinois avec son caractère propre, un brave chien récitant suffirait et avec ce type de chien… il est impossible d’élever en poursuivant un travail d’élevage cohérent, respectueux, durable et profitable pour nos enfants. Partant de ce principe, nous devons conserver l’ensemble de nos aptitudes et conforter la soudaineté dans notre programme. Celle-ci se trouve dans plusieurs exercices, mais plus particulièrement sur « l’en-avant » et bien entendu, la fausse, puisqu’un rappel fracture l’exercice ! Chers amis, comme vous pouvez le constater : notre Ring fut extrêmement bien pensé dés le début.   
Mr Léon Destailleur & Vass du Faubourg des Postes.

En conclusion : pour qui sait lire un programme, le Ring Français propose une masse d’exercices sélectifs, constructifs et vérifiables. Voilà pourquoi décaler, changer ou pire « enlever » une portion d’exercice peut s’avérer catastrophique sur le long terme. C'est ce que j'ai tenté d'expliquer après le décalage de la seconde fuite sur la sortie de cache "où est le problème, nous allons la réinjecter dans l'escorte m'a-t-on dit ?", ce à quoi j'ai demandé : pourquoi voulez-vous la réinjecter dans l'escorte puisqu'il y'a les fuites nécessaires et celles-ci nous permettent d'analyser les qualités du chien sur l'accompagnement ? J'attends toujours la réponse, bref, lorsque l’on décide d’interférer (pour x raison) en chamboulant un rouage qui a fait ses preuves, il faut ensuite en assumer les conséquences. Qui va en assumer les conséquences dans 20 ou 30 ans ? 

Les personnes qui décident aujourd’hui auront quel âge dans 20 ans et quel avenir vont-ils laisser à nos enfants, à la relève comme on dit ? Il ne s’agit pas de changer pour changer ou pour faire plaisir à une société puisant le « politiquement correct » jusqu’à en détruire le moindre point sélectif, mais bien de révéler un fonctionnement actif et qui je le rappelle « a fait ses preuves ». Cette réflexion doit être applicable en toute analyse, car voyez-vous, il en est de même, lorsque l’on mentionne une autre discipline. Une fois encore j’en veux pour preuve, que certains de nos spécialistes furent surpris à l’énoncé de cette explication. Mince nous n’avions pas vu ça sous cet angle m’ont dit certains… effectivement, ça change la donne m’ont dit les autres. Certes, chaque programme, chaque exercice « de son étymologie, à sa base d’exécution, en notant sa réalisation, jusqu’à sa finition » doit être étudié avec soin pour en extraire la substance et c’est seulement, une fois apprivoisé, que nous pouvons en parler en toute quiétude et qui sait… en intégrer un élément pour étoffer notre famille. Ainsi le cheptel ne pourra que croitre et se fortifier. L'élevage est le premier maillon qui nous amène vers l'accessibilité au dressage par une génétique appliquée. Lire, comprendre, s’instruire, travailler et poser la première pierre comme disait André.





Questions – Réponses.

Suite à cet explicatif, j’ai assisté à plusieurs débats et de nombreuses questions m’ont été posées. Voici les plus intéressantes :

En ce qui concerne les sauts, pouvez-vous définir le terme « un Ring plus souple » ? En fait et à ma grande surprise, de nombreux dresseurs ne sont pas contre le plan incliné. Ils pensent que par ce biais, le Ring sera peut-être mieux perçu par l’ensemble et quand je dis « l’ensemble », je parle de la société. Ceci est une erreur, les non-pratiquants ne comprennent pas le Ring qu’il y’ait un plan incliné ou non. Après, il y’a les obsédés du traumatisme… la descente serait donc traumatisante ? Faut-il rappeler à toutes et à tous, que nos compétiteurs sont préparés à monter et à descendre. Un chien lambda ne peut pas faire ce que font nos compétiteurs, c’est pour cela qu’ils sont sélectionnés, préparés et entrainés. Le problème aujourd’hui est principalement axé sur le visuel, pourquoi ? Parce que 2m30 à la palissade n’est pas la bonne hauteur et ça donne un effet étrange dans la structure de l’exercice. En fait, le jour où nous avons régressé, nous avons commencé à creuser notre tombe.

C’est-à-dire ? C’est-à-dire, qu’à 2m50 les dresseurs étaient obligés de débourrer consciencieusement la palissade, car 2m50 était la hauteur idéale. Il fallait vraiment apprendre au compétiteur à monter et à descendre pour définir "l’intérêt global" de l’exercice, mais à 2m30 et surtout pour un Malinois, c’est trop facile. Du coup, les dresseurs vont trop vite et l’exercice n’a plus le réalisme qu’il avait jadis. Si nous voulons rendre la palissade efficace, il est vital de noter la descente. 
La Palissade s'actualise et la technique aussi… 

Pourquoi ne pas mettre 2m50 avec un plan incliné ? La vraie question et pourquoi ne pas mettre 2m50 sans plan incliné, car voyez-vous… ceci n’est pas une légende ou un mythe, puisque nous avons la preuve que nos anciens compétiteurs franchissaient cette hauteur. D’ailleurs je vais vous parler non pas de ce que j’ai vu, mais de ce que j’ai fait, puisqu’à mon époque la palissade était à 2m50 et mes femelles escaladaient sans problème les fameux 2m50. Grâce à cette performance, j’avais une lecture directe sur les capacités de mes lices d’élevage, ce qui m’a permis de travailler en conséquence. Maintenant, imaginez que nous prenions l’option d’un franchissement de 2m50 sans retour : qu’avez-vous comme repère et qui vous dit que le chien n’a pas tout donné sur l’aller et que physiquement, il est incapable de faire le retour ? Vous placez donc une interrogation dans votre conscience et cette conscience doit être « juste » dans l’idée où vous voulez valider des aptitudes dans votre sélection. En clair, plus vous aurez d’éléments fiables et plus votre élevage sera juste.

Vous procédiez obligatoirement de la sorte ? Oui, tout était analysé. Certes, je faisais comme ça, mais la plupart des éleveurs-dresseurs travaillaient de la sorte. Prenez le temps de regarder nos vieilles finales et calez votre attention sur la palissade puisque nous sommes sur cette thématique et vous noterez que certains de nos Bergers Belges passent sans problème, voire sans réel effort les 2m50 et d’autres avec difficulté ! Après avoir noté les noms de ceux qui passent facilement, associez les noms des grands reproducteurs que vous retrouvez sur les pedigrees écoles et vous verrez que ceux qui restent prisonnier dans le petit enclos n’ont pas été employés ou très peu.  
Les fameuses Compétitions de Sauts


Les sauts ont donc été un élément déclencheur de sélection ? Absolument avec le mordant naturellement. La preuve en est que lorsqu’un Malinois avec un potentiel de saut médiocre était utilisé quand même, sa maitrise au mordant devait être obligatoirement phénoménale et je pèse mes mots.

La sélection se visualisait entre le mordant et les sauts, c’est bien ça ? Pour de nombreux éleveurs « l’obéissance » appartenait au Maître donc le regard récitatif était moindre. Partant de là, les aptitudes se définissaient sous forme de groupe et ces groupes allaient de la morphologie à la résistance, en passant par les sauts, la prise, la vitesse etc. lorsqu’un éleveur cherchait une qualité, il puisait dans un groupe. Par exemple, on savait que dans certaines lignées de Malinois, les sauts étaient entendus. On débourrait sereinement, car on savait que cette lignée donnait des sauteurs, ce groupe était composé de chiens rustiques, volontaires et dynamiques. Dans un autre groupe, ils étaient rustiques, volontaires mais moins dynamiques, ils étaient plus lourd. Alors attention le terme « chien lourd », c’était le jargon de l’époque, ce qui n’avait pas toujours de rapport avec le poids, mais plutôt avec la fluidité dans le déplacement. Cependant ce type était appréciable, car très fort dans l’entrée d’attaque, grosse prise en gueule, etc. il s’agissait de travailler en cohérence, afin de conforter toujours plus notre famille. A l’époque, les origines ne partaient pas dans tous les sens et les groupes étaient fortifiés de la sorte. On pouvait facilement travailler avec les différents types.

dimanche 8 juillet 2018

Questions -Réponses.

Mrs R.Landais, G.Guevel & Cuik du Clos St Michel.

Vous pensez que cette sélection a décliné et pourquoi ? 
La sélection s’articule sur divers systèmes. Déjà, la sélection contemporaine ne peut être analysée que grâce à la sélection effectuée avant. Nous, c’est-à-dire les éleveurs qui aujourd’hui touchent les 60 ans ont profité de la sélection de nos ainés, c’est ainsi… cependant, nos ainés ont extrêmement bien travaillé. Ils nous ont livré un programme en relation avec le cheptel, de plus, ils nous ont expliqué comment procéder. L’articulation de l’élevage du Berger Belge et surtout du Malinois s’est faite par la Belgique, la Hollande et la France, car là encore, il y’avait des groupes. Il s’agissait de définir les lignées, de les comprendre et de les traduire. C’est ce que j’explique dans le texte, il n’était pas question d’aller chercher un chien Belge ou Hollandais sous prétexte de… mais bien d’aller chercher des aptitudes manquantes chez nous et même encore aujourd’hui, il est capital de poursuivre cet effort d’où l’intérêt de connaitre et de maitriser d’autres programmes. 

Lorsque vous parlez de qualités globales, vous pouvez être plus précis ? 
Outre les qualités de travail : vous en avez d’autres ! Pour les définir, vous devez savoir comment le chien évolue en dehors du Ring. Pour faire simple, je vais prendre à témoin les grandes lignes de la sélection contemporaine : Combien d’éleveurs savent comment le chien est dans la vie, où il dort, ce qu’il mange, s’il garde la maison, s’il rentre dans l’eau en plein hiver, etc ?  Aujourd’hui, c’est le Ring et son pointage qui oriente l’élevage, avant non… c’était les bons chiens qui orientaient l’élevage. Malheureusement, les choses changent, mais si nous voulons des chiens capables de bosser par tous les temps, monter et descendre la palissade, frapper, tourner, intervenir et tout ça en un éclair, il faut sélectionner les chiens capables de le faire. Il faut vraiment se remettre en question sur la rusticité et sur les méthodes de dressages, car les deux sont liées. Un pointage n’a jamais fait un bon chien, c’est le bon chien qui fait le pointage, pas l’inverse.  


De Cercle en… Cible !


En parlant de pointage, les championnats Régionaux qu’en pensez-vous ?
Le championnat régional doit rester obligatoire et l’excuse de mon chien a une blessure, la chienne a eu des petits etc. ne doit pas entrer dans le cursus. Un championnat régional ; c’est très important et tu te dois d’y participer. J’entends beaucoup de monde parler de sport, mais vous croyez que dans le sport ça se passe comme ça ? Vous pensez sérieusement que si vous vous blessez pour une compétition, ils vont reporter l’épreuve pour vous faire plaisir ? Mieux, vous donner un passe-droit pour continuer votre ascension ? Si le sport que vous pratiquez, vous oblige à participer aux diverses compétitions et bien ; il faut les faire et arrêter de se chercher des excuses. Cependant et en ce qui me concerne, je souhaiterais que ce championnat soit organisé sur terrain neutre (le stade municipal par exemple) et avec deux H-A extérieur à la régionale. De cette façon, nous serions dans un vrai championnat, pas chez quelqu’un qui connaît le terrain ou les H-A et qui a donc… un avantage. En clair, conserver l’esprit des sélectifs : 2 juges, 2 H-A aussi bons qu’impartiaux et 2 remplaçants dans le cas où l’un se blesserait ou ne serait pas au niveau. Le vainqueur ne ferait peut-être pas 390, mais il aurait le suprême honneur d’être le champion de sa région.

OK, mais ça risque de poser des problèmes pour les femelles de haut niveau ?
Pourquoi ça poserait un problème ? L’année où tu décides de faire reproduire ta chienne, tu ne vas pas lui mettre un entrainement intensif quand même ? Je vous rappelle qu’elle va avoir une portée à élever et que ça va lui bouffer énormément d’énergie. Une Lice de haut niveau se prépare comme un Etalon, de ce fait, il faut choisir… soit, elle a une portée et ton année est centrée là-dessus. Soit, tu lui consacres l’année à la compétition. Le problème aujourd’hui, c’est que les gens veulent tout, « des chiots, une finale, ne pas faire les championnats », jusqu’où allons-nous aller pour que tout le monde soit content ? Il y’a un règlement, la discipline est ainsi faite, on ne t’oblige pas à jouer, mais si tu joues ce n’est pas la discipline qui se plie à toi… c’est le contraire. 

  

Mr Colombani & Pia de la Noaillerie.
Dernière thème : le BEA est aujourd’hui partout ?
Je ne sais pas ce qu’est le BEA, je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui m’a dit « bonjour, je fais partie de cette association ou de ce mouvement ». J’entends tout et son contraire sur le sujet, mais surtout… je n’en comprends pas son fonctionnement, pourquoi ? Parce que le BEA est en nous tous, il n’appartient pas une poignée de penseurs, je vais vous donner un exemple : lors d’une finale, à 14h30, il faisait très très chaud, qu’est-ce qui a empêché le jury de proclamer au micro « nous faisons une pause et nous reprendrons, une fois la température revenue à une situation plus raisonnable ». Pourquoi attendre un problème ? Voilà c’est très simple.
D’accord, mais ça change l’organisation ? 
Ah voilà… ça chamboule l’organisation. C’est-à-dire qu’en 2018, au 21ème siècle, il n’y’a personne qui serait capable d’anticiper un problème ? Dans le cas où il y’aurait un violent orage, nous faisons quoi ? Nous continuons quitte à se faire foudroyer ? Allons, un peu de bon sens quand même ! Il nous faut donc, absolument une loi ou un additif ? Nous ne sommes pas suffisamment malins pour penser par nous-même et faire ce qu’il faut quand il le faut ? C’est triste… mais vous savez, le bien être n’est pas que lié à l’environnement, le bien être est surtout et avant tout de respecter la nature du chien. Exemple : est-ce qu’un chien de chasse qui ne chasse jamais, c’est respecter son bien-être ? Un chien de traineau vautré sur un canapé dans un appartement ? Un Greyhound bridé sur un balcon ? Un Malinois attendant son Maître pendant de longues journées en échange d’une promenade de temps en temps ? Vous voulez que l’on développe le bien-être du chien ? OK, alors : le bien-être commence par la connaissance du chien, puis par ses besoins et enfin par l’aménagement de sa vie. Dans le cas d’un Berger Belge, sa nature le pousse à travailler « utilisation ou compétition ». Ses besoins : nous orientent sur son épanouissement et l’aménagement de sa vie sur une préparation physique et éducative. Le bien-être de votre chien commence donc ; par la compréhension de sa race et de ses origines, car si vous respectez sa vraie nature, il sera heureux dans sa vie et dans la vôtre !
Rien de compliqué en sommes (rires) ?
Non juste du bon sens. Les problèmes surviennent lorsque le chien n’est pas étudié et orienté dans sa fonction. Nous avons des sélections précises depuis des lustres, pourquoi vouloir travailler à rebours ? Dans le cas où des experts de la SCC seraient intéressés pour améliorer la vie de nos chiens de travail, qu’ils commencent à prendre des mesures sur les saillies sauvages et sur des producteurs qui « boursouflés d’incultures » bousillent 100 ans de sélection, là ils seront dans quelques choses de concret, car placer un plan incliné derrière la palissade va juste nous permettre de régresser encore plus et vu le nombre de saillies « avec ou sans papier » cataloguées Berger Belge… nous venons de dépasser le seuil du raisonnable. 


Le Bois de la Deule. 

C’est vrai que chez vous, il y’a de plus en plus de naissances ?
Le problème numéro 1, n’est pas le nombre de saillies pensées, travaillées ou homologuées, mais les saillies faites à l’arrache avec le Malinois du copain et le corniaud de la copine. La nous touchons des sommets, les chiots sont bradés illico, où vont-ils, qui s’en occupe ? Mystère… et après, on apprend que « un berger de genre Malinois a mordu son propriétaire etc. ». Alors en 1, s’agit-il d’un vrai Malinois ? En 2, d’où vient-il ? Je pense que la première de toutes les missions de la SCC, des Clubs de race, du BEA, etc. serait de s’associer pour trouver une solution qui permettrait de régler une fois pour toutes les saillies sauvages ou lucrativement aléatoires. Là encore, il faut être logique, si nous avons autant de naissances avec des papiers, nous en avons combien sans ?
Effectivement, c’est un problème ?
Un gros problème et pour ça, il nous faut une législation fiable. Nous avons l’impression de colmater une brèche d’un côté et de tirer un nouveau fil de l’autre. Je pense sincèrement que certaines mesures ne sont pas justes par rapport à d’autres, comme : que pouvons-nous faire pour la santé de nos compétiteurs par exemple ? La santé, ça c’est du concret non ? Aujourd’hui, un Malinois sans la moindre radio peut reproduire, est-ce une bonne chose ? Ne faudrait-il pas en 1) confirmer un chien(ne) grâce à son type, en 2) homologuer sa confirmation par un pedigree, puis en 3) demander les radios pour l’autoriser à saillir ? Allons-nous attendre d’être envahie par la dysplasie pour prendre des mesures ? Croyez-moi ce genre de préoccupation est plus urgente que de mettre un plan incliné à la palissade ou de scinder le parcours un jour de forte chaleur. 


Vous avez dit Rustique ? Xjelaba dit DUC !

La santé, comme la rusticité reviennent souvent dans vos textes ? 
Parce qu’elles sont liées. La bonne santé d’un compétiteur dépend de sa rusticité, ça fait des années que je m’époumone à le crier sur tous les toits. Alors, dans l’idée de conserver des chiens de travail dans le vieil esprit, c’est-à-dire des chiens directs, fonctionnels et résistants. Il faut supprimer cet aspect sophistiqué, chien à son papa et surtout d’éviter les sélections que sur un et un seul programme. Nous avons une pluralité de lecture, profitons-en bon sang…
La sélection doit invariablement passer par de nombreuses disciplines ? 
Au départ, la sélection peut se fixer sur un programme en particulier, mais vous ne pouvez pas que sélectionner sur un unique programme. Alors quand je dis fixer, j’entends par là que le plus gros de votre travail d’élevage sera issu de votre programme de prédilection, mais des touches « d’apport » seront nécessaires. Dans le cas inverse, vous allez stéréotyper et vous ne sélectionnerez qu’une base, pas l’ensemble des aptitudes.
Par exemple ?
Il faudrait tout un article pour l’expliquer. Déjà, il faut bien accorder les termes, donner les bonnes définitions et proposer un pointage juste, c’est-à-dire proportionnel à l’effort. Bref… il faut tout analyser. Alors pour faire court, prenons un exercice simple « le rapport d’objet lancé ». Qu’en est-il réellement en France ? Si vous lisez la traduction de l’exercice, il s’agit d’un rapport d’objet lancé. Ensuite, vous analysez l’exercice sur le terrain et ô surprise, il ne s’agit plus « d’un rapport d’objet » lancé, mais de celui du conducteur. C’est-à-dire qu’il ne s’agit pas d’un rapport d’objet varié, mais du rapport de « ton » objet (la fameuse paire de chaussettes ou les gants). A cet instant, ton analyse de sélection va obligatoirement te remettre en question, car que se passerait-il, si l’on proposait un objet autre (un arrosoir, un bidon, un pneu, etc.) que le tien à ton chien ? Lorsque l’on sait que le rapport d’objet fait partie des fondamentaux de sélection, c’est une bonne question non ? A l’inverse, il ne se pose pas cette question en Belgique, puisque le rapport d’objet change systématiquement à chaque concours. Du coup, entre un chien qui te rapporte ton objet et un chien qui te rapporte n’importe quel objet, il y’a une différence. Vous voyez… il faut tout regarder attentivement, bien analyser tout ça et si possible connaitre le chien dans la vie, car en dehors du Ring… le conducteur a essayé de lui faire rapporter des tas de trucs et c’est bien de définir la vraie nature d’un futur étalon. 


Mr Gilbert Guevel & Cuik du Clos St Michel.

En effet, je n’avais jamais vu ça sous cet angle et ceci est valable pour d’autres exercices ?
Pour l’ensemble des exercices et là, je m’étends sur toutes les disciplines Européennes, il faut une étude précise pour une sélection franche. Il est obligatoire de lire le descriptif de l’exercice et de l’analyser selon le programme, puis le traduire « le plus juste possible » afin de l’intégrer dans ta famille. Par exemple : les termes « attaque lancée de face au bâton ou attaque lancée de face au revolver avec garde au ferme », nous donnent d’excellents renseignements, on peut définir selon une lecture précise ce que l’on voit. Sur ce type d’exercice, il n’y a pas d’ambiguïté, tu peux tout analyser de la bonne tenue de départ, à l’entrée, la prise, la combativité, etc. jusqu’au retour au pieds. Certes, après on peut toujours revoir les pénalités, mais l’efficacité du chien sur l’attaque n’est pas tronquée. Voilà pourquoi en France et dans l’idée d’une simplification d’exercice avec plan incliné, nous ne pourrons plus parler de franchissement de palissade. Nous serons dans l’obligation de rectifier notre règlement, en stipulant : aller simple de grimper de palissade. Nous n’aurons plus le droit d’employer le terme saut de palissade puisque ça ne sera plus le cas. Hé oui, dans le cas d’un plan incliné à 2m50, 2m40 ou 2m30, il ne faudra pas se mentir, nous n’aurons pas évolué, mais régressé.       
Il faudrait réécrire une partie du règlement en définissant les exercices et les pénalités ? 
Alors, que ça change ou non, il va falloir se pencher sérieusement sur le règlement pour le rendre sélectif et c’est ensemble que nous devons travailler. C’est-à-dire nos dirigeants SCC, les responsables GT et les clubs de race, car aujourd’hui, les amateurs de travail se sentent continuellement attaqués et jamais épaulés. En 2018, il sera nécessaire d’instaurer un dialogue entre les Utilisateurs et nos dirigeants. Il est vital que nos dirigeants expliquent les choses de leur point de vue et nous, à notre tour… nous devons entrer dans le débat en déterminant nos objectifs, car à la vitesse où nous détruisons nos fondamentaux de sélection, nous ne laisserons rien pour les futures générations. Comme je l’ai dit et répété, nous avons de bons dirigeants. Il s’agit de cynophiles ne l’oublions pas… il faut donc échanger nos idées en bonne intelligence et surtout, partager nos connaissances. Ce n’est qu’à ce prix que nous améliorerons les cheptels, nos consciences et notre cynophilie.
Propos retenus lors de trois débats sur l’utilisation en décembre 2017 – janvier 2018. 

jeudi 5 juillet 2018

Le Ring : Etude & Compréhension de la discipline. Part 2.

Palissade de jadis…

Depuis la lecture du premier volet sur l’analyse de nos exercices en Ring Français, il s’en est passé des choses. A titre personnel, j’ai reçu de nombreuses sollicitations dont une demande de signature pour une pétition qui serait « contre la hauteur de 2m50 avec plan incliné ». Franchement je n’ai pas bien compris le but de cette pétition ? 2m50 serait dangereux ? La réponse est simple : Ce type d’escalade existait jadis et personnellement je n’ai jamais vu un chien se blesser. Alors attention, je ne dis pas qu’il est impossible qu’un chien se blesse, je dis et j’affirme que je n’en ai jamais vu. D’ailleurs, mes Malinois franchissaient cette hauteur dans les années 80 : est-ce que j’ai noté un problème ? Non. Une Blessure ? Non. Une blessure même minime ? Non. Alors pourquoi tant de tapage ? La hauteur de 2m50 est-elle si terrible ? bien sûr que non, mais un plan incliné à 2m30, 2m40 ou 2m50 « oui », c’est une erreur, une très grave erreur… une de plus, pourquoi ? Parce que même dans l’élaboration d’une internationalisation du Ring Français, notre discipline est et doit rester élitiste. 


Le Stade Buffalo : Paris. 

Certes, dans l’esprit où nous banalisons un exercice sous couvert d’un éventuel problème « physique ou moral », nous détournons la mission première de tout programme « sa sélection ». Pour bien comprendre ce mécanisme, revoyons l’action au ralenti comme disent les sportifs : avant 1991 nous avions des sauts sélectifs, c’est-à-dire que pour franchir nos sauts, un effort de sélection était obligatoire. Les éleveurs ne se cantonnaient pas à un simple mordant et surtout, ils ne se camouflaient pas derrière une feuille de pointage, bref « un gros travail de sélection » délimitait les valeurs. Pour cela, il faut comprendre la vraie nature de nos sauts :   
-          Une haie (avec un petit fossé de 1m50 devant), un vrai fossé et une palissade de 2m50 avec enclos. 

Exemple d'un saut dit de fossé au début du 20ème siècle.
Après la réduction de la palissade, nous avons rabioté le petit fossé de la haie « 1ère erreur », puis nous l’avons enlevé « 2ème erreur ». Ce petit fossé était à la base une lecture de ce que faisait un Berger Belge dans sa fonction Bergère, il devait sauter une longueur de 1m50 (un petit chenal) et une hauteur de 1m10 à 1m20 (un treillage) pour arriver dans un champ ou dans un pré. Les normes vont servir de repère pour articuler notre haie de Ring sur le terrain de dressage et ainsi « les valeurs » sur l’obstacle seront travaillées, puis améliorées. Malheureusement en 1990, la vision de certains cynophiles ne fut pas franchement éclairée… alors que fallait-il faire ? 
-          En 1) conserver la haie avec le petit fossé en un aller simple. 
-          En 2) Placer une haie fixe A/R. Ainsi nous aurions eu 2 sauts de haie, la première avec une lecture sur la détente et la réception, la seconde sur la technique et la volonté de retour. 
-          En 3) pour garantir un pointage, il suffisait de puiser 20 points (pour le nouveau saut) dans les sacro-saints 40 points d’AG qui ne servent à rien.
Année 80, saut de Haie par Rep de la Fontaine du Buis. 

Ensuite, passons au fossé : celui-ci était très important, car le chien devait sauter une place vide. Aujourd’hui avec la mise en place d’un plan incliné à la palissade, la dernière phase de réaction au vide vient de se boucher. En effet, plus de petit et grand fossé, plus de descente, bref voilà encore une qualité d’adaptation qui s’évapore ! Alors que fallait-il faire ? Au départ, de nombreuses supputations égratignèrent nos oreilles. Pour certains, il n’est plus question de faire des trous dans des stades. Pour d’autres, le fossé serait dangereux. Dans le premier cas, nous aurions dû prendre le problème par le début, c’est-à-dire  
-          Vérifier les aptitudes de saut (dans sa globalité) et si besoin les renforcer. Le fossé pose un problème technique & tactique, OK… trouvons ensemble une solution. 
Dans l’éventualité où le fossé pose un problème de logistique, nous allons travailler sur un saut en longueur factice (l’actuel), mais attention : nous allons conserver notre fosse. Ainsi, dans le cas où un organisateur ne serait pas d’accord pour creuser à même son stade, nous placerons un sautoir fabriqué. Dans le cas où l’organisateur serait d’accord pour creuser, nous conservons notre fossé traditionnel. Cette méthode nous aurait permis de sélectionner des chiens de compétitions capables d’affronter n’importe quel type de longueur et « là » nous aurions enfin une vraie lecture sur la validation du saut en longueur. Enfin, pour conclure cette histoire de trou dans les stades, je rappelle aux amnésiques que pour de nombreuses finales, les trous étaient creusés à l’extérieur du stade (souvent derrière les buts) et non sur la pelouse. 
Nota : pour le petit fossé de la haie, un simple coffrage (avec une inclinaison pour éviter un problème sur l’appel) en bois ou en plastique aurait fait l’affaire.   


Les 1er Fossés… 
Après pour les inquiets, il y’a toujours des systèmes de sécurité à prévoir. Par exemple, chez moi et sur de nombreux terrains, les parois du fossé étaient protégées. C’est-à-dire que bien souvent sur un fossé classique « des poutres » retenaient la terre sur les côtés (de face une pente douce épousait la claie, donc pas de danger), dans le cas où le chien loupait son appel, il pouvait glisser sur le côté. Ceci était extrêmement rare, mais possible… il suffisait de protéger les parois avec (sur mon terrain) des morceaux de pneus coupés et collés sur les poutres. Mais voyez-vous, toutes ses explications n’ont pas suffi, puisqu’un nouveau problème fit son apparition : un chien aurait fait le retour et se serait blessé ? Ce à quoi beaucoup ont répondu « et alors, il suffit de bloquer le chien avec un ordre de fixation au sol obligatoire » et le tour est joué. Diantre, tout ça pour ça et au lieu d’avoir réfléchi tous ensemble, nous avons conçu des sauts en plastiques pour bientôt une sélection de chiens en plastique, c’est ça que nous appelons : évolution ? Vous imaginez si nous avions suivi ce cursus, aujourd’hui nous aurions des chiens de compétition capables de franchir 2 haies, un fossé avec du vide ou factice et une palissade de 2m50 A/R avec ou sans enclos, mais notée sur la descente et donc, en souplesse, autant dire progressive. Enfin nous pourrions parler d’aptitudes réelles aux sauts et donc les éleveurs seraient (comme nous jadis) dans l’obligation de sélectionner des chiens avec des qualités propices aux franchissements multiples, est-ce le cas ? Hélas non, nous avons fait le contraire et nous continuons à nous enfoncer, pourquoi ?