jeudi 5 juillet 2018

Le Ring : Etude & Compréhension de la discipline. Part 2.

Palissade de jadis…

Depuis la lecture du premier volet sur l’analyse de nos exercices en Ring Français, il s’en est passé des choses. A titre personnel, j’ai reçu de nombreuses sollicitations dont une demande de signature pour une pétition qui serait « contre la hauteur de 2m50 avec plan incliné ». Franchement je n’ai pas bien compris le but de cette pétition ? 2m50 serait dangereux ? La réponse est simple : Ce type d’escalade existait jadis et personnellement je n’ai jamais vu un chien se blesser. Alors attention, je ne dis pas qu’il est impossible qu’un chien se blesse, je dis et j’affirme que je n’en ai jamais vu. D’ailleurs, mes Malinois franchissaient cette hauteur dans les années 80 : est-ce que j’ai noté un problème ? Non. Une Blessure ? Non. Une blessure même minime ? Non. Alors pourquoi tant de tapage ? La hauteur de 2m50 est-elle si terrible ? bien sûr que non, mais un plan incliné à 2m30, 2m40 ou 2m50 « oui », c’est une erreur, une très grave erreur… une de plus, pourquoi ? Parce que même dans l’élaboration d’une internationalisation du Ring Français, notre discipline est et doit rester élitiste. 


Le Stade Buffalo : Paris. 

Certes, dans l’esprit où nous banalisons un exercice sous couvert d’un éventuel problème « physique ou moral », nous détournons la mission première de tout programme « sa sélection ». Pour bien comprendre ce mécanisme, revoyons l’action au ralenti comme disent les sportifs : avant 1991 nous avions des sauts sélectifs, c’est-à-dire que pour franchir nos sauts, un effort de sélection était obligatoire. Les éleveurs ne se cantonnaient pas à un simple mordant et surtout, ils ne se camouflaient pas derrière une feuille de pointage, bref « un gros travail de sélection » délimitait les valeurs. Pour cela, il faut comprendre la vraie nature de nos sauts :   
-          Une haie (avec un petit fossé de 1m50 devant), un vrai fossé et une palissade de 2m50 avec enclos. 

Exemple d'un saut dit de fossé au début du 20ème siècle.
Après la réduction de la palissade, nous avons rabioté le petit fossé de la haie « 1ère erreur », puis nous l’avons enlevé « 2ème erreur ». Ce petit fossé était à la base une lecture de ce que faisait un Berger Belge dans sa fonction Bergère, il devait sauter une longueur de 1m50 (un petit chenal) et une hauteur de 1m10 à 1m20 (un treillage) pour arriver dans un champ ou dans un pré. Les normes vont servir de repère pour articuler notre haie de Ring sur le terrain de dressage et ainsi « les valeurs » sur l’obstacle seront travaillées, puis améliorées. Malheureusement en 1990, la vision de certains cynophiles ne fut pas franchement éclairée… alors que fallait-il faire ? 
-          En 1) conserver la haie avec le petit fossé en un aller simple. 
-          En 2) Placer une haie fixe A/R. Ainsi nous aurions eu 2 sauts de haie, la première avec une lecture sur la détente et la réception, la seconde sur la technique et la volonté de retour. 
-          En 3) pour garantir un pointage, il suffisait de puiser 20 points (pour le nouveau saut) dans les sacro-saints 40 points d’AG qui ne servent à rien.
Année 80, saut de Haie par Rep de la Fontaine du Buis. 

Ensuite, passons au fossé : celui-ci était très important, car le chien devait sauter une place vide. Aujourd’hui avec la mise en place d’un plan incliné à la palissade, la dernière phase de réaction au vide vient de se boucher. En effet, plus de petit et grand fossé, plus de descente, bref voilà encore une qualité d’adaptation qui s’évapore ! Alors que fallait-il faire ? Au départ, de nombreuses supputations égratignèrent nos oreilles. Pour certains, il n’est plus question de faire des trous dans des stades. Pour d’autres, le fossé serait dangereux. Dans le premier cas, nous aurions dû prendre le problème par le début, c’est-à-dire  
-          Vérifier les aptitudes de saut (dans sa globalité) et si besoin les renforcer. Le fossé pose un problème technique & tactique, OK… trouvons ensemble une solution. 
Dans l’éventualité où le fossé pose un problème de logistique, nous allons travailler sur un saut en longueur factice (l’actuel), mais attention : nous allons conserver notre fosse. Ainsi, dans le cas où un organisateur ne serait pas d’accord pour creuser à même son stade, nous placerons un sautoir fabriqué. Dans le cas où l’organisateur serait d’accord pour creuser, nous conservons notre fossé traditionnel. Cette méthode nous aurait permis de sélectionner des chiens de compétitions capables d’affronter n’importe quel type de longueur et « là » nous aurions enfin une vraie lecture sur la validation du saut en longueur. Enfin, pour conclure cette histoire de trou dans les stades, je rappelle aux amnésiques que pour de nombreuses finales, les trous étaient creusés à l’extérieur du stade (souvent derrière les buts) et non sur la pelouse. 
Nota : pour le petit fossé de la haie, un simple coffrage (avec une inclinaison pour éviter un problème sur l’appel) en bois ou en plastique aurait fait l’affaire.   


Les 1er Fossés… 
Après pour les inquiets, il y’a toujours des systèmes de sécurité à prévoir. Par exemple, chez moi et sur de nombreux terrains, les parois du fossé étaient protégées. C’est-à-dire que bien souvent sur un fossé classique « des poutres » retenaient la terre sur les côtés (de face une pente douce épousait la claie, donc pas de danger), dans le cas où le chien loupait son appel, il pouvait glisser sur le côté. Ceci était extrêmement rare, mais possible… il suffisait de protéger les parois avec (sur mon terrain) des morceaux de pneus coupés et collés sur les poutres. Mais voyez-vous, toutes ses explications n’ont pas suffi, puisqu’un nouveau problème fit son apparition : un chien aurait fait le retour et se serait blessé ? Ce à quoi beaucoup ont répondu « et alors, il suffit de bloquer le chien avec un ordre de fixation au sol obligatoire » et le tour est joué. Diantre, tout ça pour ça et au lieu d’avoir réfléchi tous ensemble, nous avons conçu des sauts en plastiques pour bientôt une sélection de chiens en plastique, c’est ça que nous appelons : évolution ? Vous imaginez si nous avions suivi ce cursus, aujourd’hui nous aurions des chiens de compétition capables de franchir 2 haies, un fossé avec du vide ou factice et une palissade de 2m50 A/R avec ou sans enclos, mais notée sur la descente et donc, en souplesse, autant dire progressive. Enfin nous pourrions parler d’aptitudes réelles aux sauts et donc les éleveurs seraient (comme nous jadis) dans l’obligation de sélectionner des chiens avec des qualités propices aux franchissements multiples, est-ce le cas ? Hélas non, nous avons fait le contraire et nous continuons à nous enfoncer, pourquoi ? 

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