Suite à mes explications sur le
film d'Alain Jessua << Les Chiens >>, pas mal de messages (et
quelques incompréhensions) m'incitent à rebondir sur un sujet épineux <<
Le Dressage >>. Déjà, il faut bien comprendre que dans le milieu canin,
les cynophiles font une nette différence entre l'éducation et le dressage.
Alors pour faire simple, je dirai
que l'éducation aborde simplement les basiques comme une marche au pied (sans souffrir
d'une tendinite après 2 promenades), le
rappel (bien pratique pour une
promenade au parc sans antidépresseur), les positions << assis et couché >>, rapporter et donner un objet (arrête de machouiller les bottines neuves à
maman), placer le chien en immobilité
(sur un tapis, panière, hum... sur le
canap pour les furieux) ou réguler les aboiements avant que tes voisins
clouent une chouette sur ta porte, enfin bref : les bases quoi ! Pour le
dressage c'est la même chose, mais avec une performance (puissance 1000) sur la
finition de l'exercice. Exemple : où pour une personne lambda, un gentil Kiki
ne doit pas tirer sur sa laisse sous caution de se voir affubler d'un collier à
pointe pour Boer-Bull dégénéré. En compétition, il devra se fader tout un
circuit avec ou sans laisse (et même en
muselière), réaliser des blocages, suivre son Maître la tête collée à son
genoux et suivre chacun de ses mouvements, y compris les arrêts (bien souvent assis pour le chien) et
naturellement, l'ensemble noté et épluché par des juges au regard de Cyborg.
Mais, ne tombez pas de votre chaise en lisant ces quelques lignes, car il ne
s'agit que de l'échauffement !
En effet, le parcours ne fait que
commencer et place aux festivités : Immobilité inédite, rapports d'objets en
toute circonstance, plusieurs Sauts, refuser de la nourriture offerte par un
étranger, rechercher une personne (sur zone
délimitée ou non), aboyer à l'ordre, partir à toute vitesse dans un sens et
revenir dès le rappel (au micro seconde),
marcher dans tous les sens, intercepter, garder, plonger, nager, pister, identifier,
dessouder, défourailler, carburer et j'en oublie surement... vous suivez toujours ?
OK, voici maintenant 2 types de
Sports Canins : il y a ceux qui ne désirent qu'aboutir en pur révélateur Sportif
et donc, qui ne sélectionne que peu la race sollicitée. Pas de panique, une
pratique assidue apportent toujours une grosse pierre à l'édifice. Et, il y a
ceux, dont le but primordial demeure la sélection par une génétique appliquée,
car pour avoir des Chiens de Compétitions, il faut bien entendu des éleveurs sérieux, méthodiques et
réalistes. Alors, hors mis pour les chiens de chasse, de course, de force ou
de traineaux et en ce qui concerne la France : l'école de dressage par
excellence, se nomme le Ring et le Ring Quésako ? Cette discipline est née, il
y a plus d'un siècle en Belgique. Ultra élitiste, ce programme ne pivote que
sur un axe fondamental "le Courage".
Vous noterez qu'accessoirement une santé de fer est vivement conseillée, ainsi
qu'un panel de qualités résumé ici en 4 mots simples << Volonté, réceptivité,
ténacité, vélocité >>.
Néanmoins, il existe plusieurs
types de Sports Canins incluant des épreuves de mordants dans leurs notations. Ces
même notations sont établies par des juges qui, à l'aide d'un règlement précis
ont pour mission de départager les équipes (1 Maître + 1 Chien). A savoir
qu'une épreuve se dispute sous forme de circuit avec des figures imposées,
celles-ci ont obligatoirement sur leur trajet << de l'Obéissance, des Sauts, de l'indentification et des prises sur
toile >>. En effet ; selon les pratiques Européennes, il y a quelques
variantes créées par la mentalité propre des utilisateurs et si certaines
différences s'avèrent compliquées pour un amateur, elles sont nécessaires au
bon développement d'un cheptel international. Pour cela je prendrais en exemple
2 programmes ayants un titre Mondial à la clé, comme le RCI et le Mondioring,
mais nous y reviendrons dans un prochaine dossier. Pour l'instant, commençons
par le début, dont les bases nous ramènent au plat pays. La naissance des
concours (nous retrouvons des traces en
1893) va engendrer plusieurs fédérations dont l'une (par un heureux glissement de terrain) apportera l'ossature d'un
Ring Français, qui sera véritablement élaboré aux environs des années 30. C 'est à dire : par de l'Ob, des
sauts & du mordant, on note également un travail de garde d'objet et même de
protection en muselière lorsque l'équipe agit sur un travail complet. Idem pour
la recherche du Maître qui donnera lieu à un exercice d'olfaction, aujourd'hui
détourné en de multiples emploies. A l'inverse, la Belgique a su garder
<< l'esprit >> originel d'une sélection brute en développant le
courage du chien jusqu'à l'analyser dans ses moindres recoins. Les Hollandais
vont pousser le bouchon encore plus loin en axant principalement leur travail que...
sur l'efficacité !
Enfin, la France va démontrer que
l'on peut garder un mental subtil tout en étant guerrier dans l'âme. Si les 3
nations ont une explication référentielle de leur programme, elles n'aspirent
qu'à un but similaire << sélectionner l'élite >>. Par ce biais, le
Ring va devenir le programme canin de référence (et quasi exclusif) étudié par les Eleveurs et si certains vont
loucher chez le voisin, qui les en blâmerait ? Certes, outre le fait qu'en
Belgique << Ring = Religion >> et surtout... qu'il fut pratiqué de
tout temps, la France va développer son propre travail à un point tel : que
notre French-Ring (comme le nomme ses
aficionados) va devenir la discipline canine la plus populaire, pourquoi ?
Poussée par une armée de fidèles
et par une presse spécialisée, dont la revue du Berger Allemand qui deviendra dès
1987 le légendaire "Sans-Laisse" (un
Mag avec un grand M qui décortique tous les concours de Dressage), mais
également Le Berger Belge (la revue interne
du Club), chaque propriétaire de chiens susceptibles de bosser se prend à
rêver de performances. Du coup cet engouement massif sera le déclencheur d'une
force de frappe inévitable. Certes, l'époque où seule une majorité issue
"de la classe ouvrière" pratiquait le dressage est enfin révolue.
L'éducation subtile, le Dressage sans concession et l'intransigeance du Sport
vont prendre le pas. Puis, la fin des seventies avec notamment la création des
sélectifs (en 1978, qui reste encore
aujourd'hui un procédé infaillible pour sélectionner les meilleures équipes)
va littéralement faire exploser la
discipline sur l'ensemble du territoire (découpage des régions, championnats
Régionaux, etc...). A cela, s'enchaîne un règlement aussi pensé que précis et
voilà, le monstre est en marche. Par ces efforts communs, les compétitions
s'intensifient, les sélections deviennent draconiennes et notre bon vieux Ring
se voit qualifier de Moderne. La vieille appellation << chien de Défense
et de Police >> se mue peu à peu en Sport Canin. Les costumes de nos
Hommes d'Attaques se colorisent et le bleu de travail se transforme en
gilet de conduite !!!! Vous l'aurez compris, une harmonisation hexagonale prend
forme et pour fusionner avec l'air du temps, les années 80 vont s'avérer
déterminantes.
- Premièrement : la cynophilie de
caractère fait preuve d'énormément de réalisme, les éleveurs, les conducteurs
& les Hommes d'Attaques sont déterminés à œuvrer pour une sélection précise
<< le bon, rien qu'le bon
>> quitte à déstabiliser les standards.
- Deuxièmement : les circuits
sont d'une extrême difficulté (tant
physique que Technique), le chien commence par 3 sauts (très performants), entérinés d'une
obéissance au cordeau avant de passer aux choses sérieuses, j'ai nommé ; les
épreuves de saisie sur toile. Il doit protéger son Maître, garder un Objet,
fouiller un terrain et intervenir sur des attaques lancées où un Homme protégé
d'un costume (appelé Homme d'Attaque-HA)
doit l'empêcher de l'attraper par une multitude de moyens (ce qui comporte de se servir d'ustensiles & autres artifices non
dangereux), puis luter, faire preuve de stabilité et cesser au quart de
seconde. Sans oublier, l'attaque arrêtée ou l'escorte développant son taux de
reflexes avec bien entendu, le tout saupoudré d'une mise en place aussi
tactique.... qu'obligatoire.
- Troisièmement : La Coupe de
France (appelée Finale dans le jargon Cyno) possède une saveur particulière,
les organisations deviennent dantesques, il y a un monde fou, l'ambiance est
surchauffée, mais tout le monde est réuni dans un unique but : applaudir les 30
meilleurs chiens de France.
- Quatrièmement, le chien de compétition doit faire preuve
d'un équilibre de tout instant, car il va officier en présence d'une foule
d'inconnus. Il arrive même qu'un Cyno conduise le chien d'un pote en compet,
car vous l'aurez compris : la star reste quoi qu'il arrive... le chien.
Bilan des courses, le French-Ring
passe le siècle avec un succès ô combien jalousé, mais sans ombrage, tant
celui-ci se porte à merveille. La discipline passionne les jeunes et de nouveaux
adeptes (Homme comme femme) font
chaque année leur apparition. De ce fait, envié,
copié et pratiqué par une foule de Nations, nous pouvons affirmer sans
prétention aucune : que le Ring Français demeure et demeurera à tout jamais la
discipline reine des masses cynophiles.
Sur cette explication, il faut
noter : que certaines personnes ont placé les fondations d'un Art aussi moderne
que transcendant. Il fut donc logique que le cinéma s'intéresse de très près à
ce type de chiens autant sportif, qu'acteur ou cascadeur et qui mieux qu'un
Dresseur de haut niveau (Himalayen en ce
qui concerne notre homme) comme Mr
André Noël pouvait prouver autant d'affirmations ? Plus de 1 000 films à
son actif, d'une culture inimaginable et touché par la grâce (car il ne faut pas se leurrer, André avait
un Don)... nous assisterons confortablement assis devant notre écran à de
multiples exploits. Alors de la Grande Vadrouille, au Chat et la Souris, en
passant par le jeu d'échec des 3 Mousquetaires aux plus virulentes cascades, j'ai
eu la chance de retenir d'innombrables explications relatées par le Maître et
si vous êtes toujours intéressés, nous verrons ça très prochainement.
Merci
pour vos encouragements et pour les kamikazes qui en veulent toujours plus, heureusement, il y'a Chienplus http://www.chienplus.com/leon_andre/
Malinesque plume , merci JMi
RépondreSupprimerMerci Gino, très touché par ton message.
RépondreSupprimerTout simplement Merci
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