Les Français ont
toujours été bons en Mondioring ?
Toujours et cela depuis
le début. Nous avons eu d’emblée un noyau dur avec Michel Beyer, Roland Huber
& Alain Savignat. Ce fut d’ailleurs, le premier à nous montrer la voie puisqu’il
sera d’entrée de jeu sur le podium avec Rep. A ce noyau dur, c’est rajouté
Gilbert Guevel avec Ultra du Domaine du Caméléon, Jean-Claude Lalane avec Snap
des Foudriots, Gaetan Grazziano avec VSD de la Gaetannerie, Robin de la
Fontaine du Buis à Pascal Cousturier, Gamin des 2 Pottois à Gérard Allaire, Styl
du Val des Hurlevent à Maurice Morin, et bien sûr Primo Orlandini avec Vico. The
Dream Team !
Il y’avait beaucoup de
pays au départ ?
Surtout les Frontaliers :
la Belgique avec Mrs Vansteenbrugge, Viaene, Rivière, Dekeyster, Paquet &
Bastiaens. D’ailleurs son Malinois Clip remportait beaucoup de compétition à l’époque.
L’équipe Suisse avec Mrs Romelli & Swissig, les Hollandais et quelques
Italiens. Cependant dès le départ, certaines équipes sont venues se greffer
comme les USA & l’Allemagne, puis le phénomène n’a fait que grossir.
Ce type de compétition
devait être très avant-gardiste ?
A cette époque, ce n’était
pas comme aujourd’hui. Les cynophiles étaient aussi curieux que festifs, on s’amusait
beaucoup. Il n’était pas rare que des gars se fassent des blagues ou qu’ils se
tirent la bourre. C’est ainsi que des compétitions de sauts pouvaient être
improvisés : mon chien saute plus loin, le mien plus haut, etc. Dans les
années 80, on pouvait assister à des escalades de palissade de 3 mètres et plus !
Le jour du 1er tournoi Mondio (à Lorient aussi), ils avaient mis une
palissade de 3m50 et beaucoup ont franchi 2,80, 3 mètres et plus encore. Nous
étions tous dans la sélection pure & dure, à cette époque… il n’était pas
question d’utiliser le chien du club ou du copain. Il y’avait une éthique, seul
les caïds avaient droit de saillie et non seulement, ils devaient se fader les Gallais,
Pechereau, Beyer, Rolly, Videira, etc. dans la toile, mais en plus : ils
devaient sauter 2,70 à la palissade, 5 mètres au fossé et affronter des
artifices. La philosophie était différente et les chiens aussi.
Cette époque a apporté
une sélection type ?
Oui, elle n’était axée
que sur la valeur et uniquement sur la valeur. Les finales de Ring étaient
vraiment dures, celles de Campagne n’étaient pas triste non plus ! Les
chiens ne devaient jamais caler, lorsque tu allais en finale et que tu
terminais sans être bloqué sur une face, tu avais un très bon chien. Après, tu
pouvais avoir un problème sur un exercice technique. Exemple : le chien n’a
pas capté la Défense ou il s’est laissé endormir sur la valise, mais bon… s’il
avait réussi une bonne face, il avait gagné le respect de tous.
En effet, nous avons du
mal à comprendre ça aujourd’hui ?
L’évolution faisant,
nous conservons l’esprit, mais la garniture change. A titre personnel et ça n’engage
que moi, je pense qu’une finale comme celle de Mulhouse 79 ou Antibes 85 ne
pourraient plus avoir lieu en 2017. Les gens s’enfuiraient du stade à la course
(rires…) !
1979 & 85 reviennent
souvent dans l’histoire du Ring ?
Oui, mais les finales
de Ring étaient toujours très difficiles. On place 79 & 85 en mètre étalon,
parce qu’elles étaient vraiment rudes, mais 78 avec Mrs Grutter & Beyer dans la toile n’était
pas une promenade de santé et que dire d’Illzach, Lorient, Aix les Bains, Vincennes,
Amneville, Aurillac, etc… nous avons des références liées à une époque, car
cette époque nous a permis la construction du cheptel, parce que si nos finales Françaises étaient difficiles : les Finales Belges & Hollandaises aussi.
Le cheptel fut travaillé par le biais de ces 3 nations pour une seule race le
Berger Belge. A cela, on rajoute le Campagne et par répercussion le Mondioring.
D’ailleurs, au niveau
des programmes contemporains : le Mondioring fait partie de l’élite ?
C’est vrai, mais le
Mondioring a eu du mal à se placer chez nous. Autant, il a pris immédiatement
dans divers pays, autant en France, comment dire… il a fallu du temps et la
raison en est simple. Chez nous, il existe à la base deux disciplines
sélectives « le Ring & le Campagne », puis le RCI a commencé son
ascension. Le Mondio était difficile a situé pour nous, au départ… il était
expliqué comme le chainon manquant entre le Ring et le Campagne. Alors que dans
certains pays, il ne connaissait que le RCI, du coup se fut une révolution !
Cette nouvelle manière
de pratiquer sur costume devait être stimulante pour un adepte de RCI ?
En fait comme chez
nous, les fondamentaux ont la vie dure. En Hollande, ils ont une discipline est
une bonne, en Belgique aussi. Il fallait que le Mondioring apporte un nouveau
souffle et c’est ce qui s’est passé avec un titre Mondial à la clé, les
cynophiles se sont ouvert au monde. Cette nouvelle impulsion a réuni les
peuples et en plus, nous avons découvert d’autres méthodes d’entrainements.
Enfin, un pratiquant de Mondio Français peut toujours faire du Ring ou du
Campagne, ça ne gêne en rien. Idem pour un Belge ou un Hollandais.
Ça ne gêne pas, mais il
faut quand même travailler une foule d’exercices ?
C’est vrai, mais chaque
grande nation à son école, il suffit de l’adapter. En France, il faut
travailler les artifices et débrider le chien de cette mécanisation hyper
précise du Ring Français. Il faut le lâcher et ça, un bon Ringueur qui se
respecte n’est pas toujours d’accord (rires), par contre, pour un Campagnard c’est
jouable immédiatement. Pour les Belges, c’est les textures de toile qui peuvent
poser un problème, là encore il suffit de ne pas exiger une prise fond de
gueule systématique, ce qui est un crève-cœur pour un Belge (éclat de rires…) !!!!
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