Vous
pensez que la Garde d’Objet est un élément décisif de sélection en 2017 ?
La Garde d’Objet est un
exercice qu’il faut analyser par pays et donc par disciplines. Il faut savoir
qu’il existait une Garde d’Objet sur Civil en Suisse. Celle-ci était
époustouflante, la première fois que j’en ai vu une j’étais sidéré. Imaginez un
Homme s’approchant d’un chien en station de garde… sans costume ?
Evidemment, il s’agit d’un spécialiste et il connait parfaitement son travail,
mais quand même : c’était très impressionnant ! En Hollande, il
conserve un côté hyper réaliste et en Belgique, il travaille sur 2 concepts, en
libre et en muselière. Sélection oblige, notons qu’un jeune Malinois débutant
en compétition maitrise déjà son sujet (ceci est très important).
En France, nous avons une garde d’objet travaillée sur :
le dressage, la valeur et la concentration du chien à réaliser l’exercice à 100
%. Du fait, la garde d’objet Française varie selon les écoles, mais également
selon les régions. Les techniques ont considérablement évolué depuis 30 ans, à
commencer par les placements : aujourd’hui, il y’a peu de chien couché à
côté du panier, ils ont tous les pattes à l’intérieur ou ils le couvrent de
tout leur corps. Après, nous trouvons une pluralité d’attitudes : certains
Malinois sortent très vite, d’autres patientes, frappent, s’éjectent, etc. En
termes de sélection, la grosse difficulté réside dans le fait de déterminer la
réelle valeur du chien par rapport aux connaissances du dresseur. Par contre,
une chose est sûre, il faut un bon chien pour encaisser un dressage de valise à
la Française. Voyez-vous… lorsque l’on est placé à l’intérieur même du terrain
de concours, comme je l’ai fait pendant des années, on perçoit clairement les
caractères et l’on arrive plus facilement à percevoir le fond, car il y a des
H-A qui les poussent dans leurs ultimes retranchements et là, comme on dit
« il faut un vrai chien » !
Et
votre remarque « sur le fond » demeure exclusive au Malinois ?
Non, c’est une analyse
globale. Prenons le Berger Allemand, celui-ci (en Ring) a subi une traversée du
désert, puis des amateurs ont trouvé que certains types « souvent gris »
étaient différents « physiquement & caractériellement », pourquoi
cela ? En fait, si nous regardons les divers aspects de sélections, il
faut revenir dans le temps et se rappeler que l’Allemagne fut divisée et du
coup, comment le BA était sélectionné à l’EST ? D’ailleurs nous pouvons
même englober l’Europe de L’Est. Certains types étaient effectivement gris,
plus compacts ou à l’inverse très agiles. Bref, « morphologiquement »
ils n’avaient rien à voir avec le BA du style « selle sur le dos »
que nous connaissions. Enfin, leur caractère était loin d’être facile, pas
facile du tout même ! Leur sélection a motivé quelques experts et selon
leurs explicatifs (car avant 1989 c’était très mystérieux) : Les B-A
étaient sélectionnés exclusivement sur leur aspect fonctionnel et plus
directement sur l’utilisation militaire. En clair, ça ne rigolait pas et leur
sélection était vraiment drastique, ils devaient tout supporter ce qui englobe
bien sûr une résistance aux intempéries.
En
effet, chaque sujet demande une réflexion approfondie et je comprends mieux vos
observations sur la sélection, notamment celle sur la résistance à la chaleur qui peut se retrouver
en porte-à-faux, je me trompe ?
Non, vous ne vous
trompez pas et j’en reviens sur mon explicatif au début de l’entretient. Que
voulons-nous ? Accroître le sport, conforter nos acquis ou pousser la
sélection ? Là encore, nous devons trouver des réponses, car les cynos
parlent de résistance à la chaleur, mais jamais ils n’évoquent le froid ou
pire, les changements soudains de température. Au début du 20ème
siècle, des amateurs de Berger Belge sont partis (souvent par bateau) en Amérique
du Sud ou en Afrique et tous ont noté sur leur carnet de bord, que nos Bergers
Belges avaient une résistance exceptionnelle, ce qui englobe le climat, le
relief et les températures.
Voilà pourquoi, nous
devons être particulièrement vigilants sur la sélection par le biais de nos
concours, mais aussi en analysant leur vie en générale. Comme vous le savez, il
y’a une mode qui de mon humble avis est très dangereuse en ce moment : les
gens intègrent carrément leur Berger Belge à l’intérieur du logis, mais
attention ; pas à une place de chien. C’est-à-dire dans une panière et si
possible dans une pièce pas trop chauffée. Cette fois, il s’agit de canapé et
même dans la chambre. L’autre jour, j’ai vu sur Facebook le message suivant sous
une photo « il fait trop froid, mon chien n’est pas fou, il reste sous la
couette » et là nous parlons de Malinois chers collègues, de Malinois :
dit de travail !!!!
Le
chien est désormais entré dans la cité, est-ce une bonne chose ?
Lorsque nos Bergers
Belges ont quitté les troupeaux, ils ont immédiatement intégré la cité. C’est
d’ailleurs grâce ou comme ça, qu’une discipline comme le Ring est née.
N’oublions pas qu’à l’époque on parlait de chien de garde, de Police et de
défense. L’évolution a fait qu’aujourd’hui, nous parlons de sport canin et qui
dit sport, dit préparation. Outre le fait du dressage en compétition, il reste
toute la partie physique à préparer et j’attire votre attention sur le fait
que : si nos disciplines de travail n’étaient pas aussi difficiles physiquement,
nous aurions une pluralité de race à la finale. Un parcours de haut niveau
n’est pas à la portée de n’importe quel chien, il faut une pointure. Pour cela,
un entrainement physique approprié demeure obligatoire hors du terrain et c’est
ainsi, que la génétique du chien couplée d’une bonne préparation fait qu’un
Berger Belge peut travailler et cela même dans des conditions très difficiles.
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