Aujourd’hui, le niveau
est tellement impressionnant qu’honnêtement… je ne pense pas, mais il peut y’avoir
une différence pour l’obtention d’un titre. Exemple, pour un Malinois
particulièrement chaud. Dans certaines lignées, nous avons des Belges « qui
partent vite dans leur monde » (rires…), du fait sur un parcours scindé,
il est plus facile de les contenir. Là encore, il ne s’agit pas d’analyser les
qualités pures du chien, car nous sommes plus sur problème de constance et de
concentration. Voilà pourquoi, il est intéressant de savoir comment et dans
quelles conditions l’équipe a réalisé 370. Tout doit être soigneusement analysé
et compris avant de mentionner le mot « sélection », ce qui inclut
l’utilisation d’un champion en base d’étalon.
Vous pensez que la
réalisation d’un parcours à une influence sur l’élevage ?
Tout a une influence
sur l’élevage et donc, par répercussion sur le cheptel. J’en veux pour preuve,
que la façon de pratiquer l’élevage « sur l’instant » déclenche l’orientation d'un futur choix d'étalon. Je préfère un élevage pensé, réfléchi et basé sur le long terme. Peu importe si vous travaillez en
apport, en fixation, en complémentarité ou en pyramide, il faut envisager toutes les possibilités.
Comme ?
Vous pouvez imaginer qu'un autre éleveur souhaite démarrer un élevage avec l'une de vos femelles. Vous devez être en mesure de l'aider, comme les anciens l'ont fait pour vous et puis, il faut penser à la relève. La personne qui va reprendre votre élevage doit aussi conserver les acquis et ainsi de suite. Enfin, il faut bien réaliser que nous travaillons tous pour le cheptel. Voilà pourquoi dans chacune de vos
décisions, le choix de l’étalon reste crucial et pour ça, vous devez analyser de
fond en comble son potentiel, ses qualités physiques et bien sûr son caractère.
L’élevage est une science, c’est très compliqué surtout lorsque l’on élève des
Bergers Belges. J’entends souvent des amateurs d’autres races parler du Berger
Belge et surtout du Malinois. Ils parlent du Malinois comme s’il était « un »,
mais le Malinois est pluriel. Croyez-moi, il faut vraiment maitriser son sujet
avant d’en parler, car comme je vous l’ai expliqué tout à l’heure, un « Rusky/Flap »
n’est pas un « Cartouche/Espoir ». Nous avons cette chance de
posséder une pluralité de lignée, il suffit de les analyser le plus justement
possible et de les utiliser correctement. Ensuite, c’est sur le terrain que ça
se passe « en face à face ou devant les artifices ».
Au finish, autant de sérieux permet la sélection d'une belle équipe de France ?
Vous voulez dire : pour obtenir le titre de Champion du Monde comme l'on fait les bleus ? Oui, on peut dire ça... mais n'oublions pas qu'en Mondioring, il y’a
deux équipes de France. Nous en avons une pour le FMBB et une pour le
Mondial toutes races. De ce fait, pour sélectionner les équipes, il y’a des protocoles très
précis et il faut se remettre en question systématiquement. En ce qui concerne le CFCBB, il est obligatoire de s’illustrer lors
du Challenge Léon Destailleur.
Vous avez donc des
Challenges au sein du Club ?
Pour faire court,
chaque Challenge porte le nom d’une personnalité exemplaire. Nous intégrons les
challenges lors de la Nationale d’Elevage et le fait, de remporter un titre ou de gagner sa place sur le podium est
un immense honneur. Le Challenge
François Wasels qui fut le premier, est considéré comme le Match retour de la
finale Ring. C’est donc, un concours très important et aujourd’hui, nous avons "enfin" un
titre pour chaque discipline.
Le Mondioring s’est
intégré facilement ?
Très facilement… je me
souviens du premier, c’était (il y’a 20 ans déjà) à St Denis de l’Hôtel au Vélodrome
en 1997. Un concours très relevé avec d’excellents Malinois, si ma mémoire ne
me fait pas défaut, c’est Hervé Mavuanga qui a gagné le titre avec Goliath du
Renard des Marais. Il s’impose avec « 387 » exploit rarissime dans ce
programme. Gilbert Guevel & Iso du Vieux Marronnier ainsi que Daniel
Boulais avec Iroshima des 2 Mandragores n’étaient pas bien loin. A l’époque, il
n’y avait pas encore les additifs contemporains, c’était, comment dire… du
Free-Style (rires...), le parcours était super chaud !
Et comment se fait-il
que le Challenge se nomme le Destailleur ?
Cette décision a été
proposée, puis votée. Le nom de Monsieur Destailleur fut une évidence, je me
souviens encore de mon coup de téléphone. Allo Mr Destailleur, c’est
Jean-Michel Vedrenne à l’appareil, j’étais très intimidé. Je lui ai demandé sa permission
et il en était très heureux.
Vous dites « intimidé »,
mais vous vous connaissiez pourtant ?
Oui, on se connaissait,
mais voyez-vous… c’est un Cynophile que j’admire énormément. Je l’avais
rencontré au NVBK en Belgique, on avait passé une journée incroyable sur un
concours organisé à Hoboken. Nous étions une belle équipe : Mrs Noël,
Lelevier, Landais, Pechereau & Matuszak, je m’en souviens comme si c’était
hier car à côté de nous, il y’avait un autre cynophile exceptionnel Mr
Persichetti. Lorsque, Léon Destailleur est arrivé, il a été présenté par Mr Bellon
en Flamand & en Français, tout le monde s’est levé et a applaudi. Il
y’avait un monde fou et le moment fut intense, il s’est assis tranquillement,
il nous a salué en rajoutant « si après ça, je ne prends pas la grosse
tête », nous voilà tous parti dans un fou rire. Que dire… un Cynophile
extraordinaire, un grand homme avec un sens de l’humour particulièrement
affuté. J’ai eu la chance de le rencontrer à plusieurs reprises et il m’a
toujours impressionné même au téléphone (rires).
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