Vous êtes de cette
période qui a connu toutes nos légendes de l’Utilisation ?
Cette période, je l’appelle
« l’âge d’or ». Je pense que les Cynos de mon époque ont connu les
plus belles heures du Ring. Le Mondio n’existait pas encore, l’Agility non plus
et nous étions concentrés principalement sur les disciplines Belges, Hollandaises
et Françaises. C’était la seconde salve de construction du cheptel… devant mes
yeux ébahis, j’ai vu Primo Orlandini, François Lelevier, Michel Beyer &
Daniel Debonduwe, j’étais époustouflé ! Alors, j’ai étudié sans relâche
jusqu’à aujourd’hui et j’apprends toujours.
C’est d’ailleurs grâce
à eux que le Mondioring est né ?
De nombreux Cynophiles
de cette époque ont joué un rôle, qu’il soit direct ou indirect. Avant que le
Mondioring existe en tant que discipline. Il y’avait une rencontre à Tournai,
chaque nation participait et c’était systématiquement « explosif » !
Sur le même terrain, tu pouvais croiser autant de personnalités que de chiens
célèbres. A l’époque (c’était au début des années 80), il y’avait déjà peu de choix
de races, les ¾ de la démo étaient exécutés par des Malinois. Les Suisses avaient
des Malinois, les Belges n’avaient que des Malinois, les Hollandais aussi. En fait,
les Allemands avaient plusieurs B-A et un seul Malinois, « le premier »
puisqu’ils n’avaient pas le droit de concourir avant 1982 et l’équipe de France
en avait un également. Celui de Michel Beyer « Orlof », un
sensationnel B-A qui était spécialisé en travail pratique. Ce jour-là, il a
fait une démonstration avec Daniel Debonduwe dans la toile qui a coupé le
souffle à toute l’assemblée. Bref, chaque année, les rencontres de Tournai se
sont affinées et de nombreux cynophiles ont planché sur un programme commun en
prenant les meilleurs exercices des uns et des autres.
C’était donc bien pensé
dès le début ?
Les Cynophiles de cette
époque étaient tous des géants et en Europe, l’unique discipline à profiter d’un
titre était le RCI. Les purs & durs du travail global, c’est-à-dire avec
des sauts performants, de l’Ob variée et surtout du travail sur costume ont
voulu « leur programme » de sélection au niveau mondial et puis, il
était inconcevable pour l’ensemble d’utiliser un chien sans garde d’objet et
sans attaque arrêtée. Je pense que cette idée perdure non ?
Sans doute, puisque le
Mondioring est aujourd’hui officialisé par la FCI, mais les exercices ont
quelque peu changé depuis sa création ?
C’est vrai, il est plus
« Européen ». Au départ, il y’avait une face Française et notre Face,
elle est extrêmement sélective, n'est-ce pas ? De nombreux explicatifs sont apparus pour
enlever la touche du bâton, certains ont dit que c’était à cause d’un H-A
Hollandais qui avait un bâton un peu lourd sur l’entrée. C’est pas faux
(rires), mais bon… on ne va pas se mentir, elle est très sélective notre Face.
Du fait, pour rester dans la cohérence du programme « on n’esquive pas
& on ne bâtonne pas », cela dit le barrage est autorisé et j’ai vu de
sacré barrage en Mondio. N’oublions pas non plus, qu’il y’a deux faces en
Mondio « Bâton & Artifice » et ça aussi, c’est très important !
Après, il y’avait une identification pour noter le flair très sélective
(plusieurs douilles) qui fut remplacée par le petit bois. Enfin, quelques
aditifs sont apparus, mais dans l’esprit « le Mondio » a conservé son
ossature.
En France, le
Mondioring a donc, de beaux jours ?
Oui, c’est une
discipline qui intéresse tous les styles de dresseurs. En fait, c’est un état d’esprit !
Comme je vous l’ai expliqué tout à l’heure, chez nous « le Ring » c’est
l’école. Tout le monde pratique le Ring, après il y’a des amateurs qui souhaitent
explorer d’autres horizons. Pour les uns, c’est le RCI ou le Pistage. Pour les autres, le
Mondio ou le Campagne. Il n’est d’ailleurs par rare, que les Amateurs de Mondio
s’essayent au Campagne et vice-versa. D’ailleurs, il serait très intéressant de
travailler sur un championnat du Monde de travail pratique en Campagne, car
cette discipline est sensationnelle.
Par le passé, il y’a eu
des tentatives ?
Quelques-unes, jadis des
cynos ont tenté d’harmoniser le Campagne. Les Belges pratiquent également cette
discipline, donc pourquoi pas ! Aujourd’hui, il y’a moins d'adeptes,
car il devient impossible de trouver les terrains. C’est dommage, car au travail de sauts, de plat et d’interventions,
il faut rajouter du pistage et du travail à l’eau. C’est une discipline très compète, il
suffirait d’un tir aux armes pour espérer un jour : les Jeux Olympiques. Sans
oublier que les militaires ont une discipline adjacente « l’Eclairage »,
sait-on jamais en si mettant à plusieurs… c’est bien comme ça que le Mondioring
est né.
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