Le top départ donné, je restais
fortement surpris par les pointages du G7. En effet, pas de score himalayen et
surtout peu de gaillards au dessus des 370. Dans la foulée, je recevais un film
qui ne m'incitait guère à penser que le travail était hors norme. Du coup,
plutôt que de philosopher sur des suppositions, j'enclenche la marche avant
direction Mérignac. Ouf, finis les bains de boue du Ch Destailleur, au diable
la Thalasso et vive la route du soleil... sauf qu'à peine passé Pessac, je me
suis aperçu qu'il y a des Bordelais (très laids même, vu que les automobilistes
Rocadien ont certainement dû passer leur permis avec Mad Max), mais il y a
aussi des Bordebeaux (ils sont rares et se nomment cyno). Sans mollir, mais un chouïa ballonné
par une indigestion de queues de poisson, je pose mon attirail en scrutant un
début de parcours qui sent bon le Haut Niveau. Tout d'abord, les sauts : dans
l'alignement soit, classique & Pro. L'Ob reste dans cette logique, pas de
piège, mais le jury composé de Mrs Carrière & Karcenty ne lâche rien, ce
qui rend les jugements précis, sérieux et surtout justes. De plus, le samedi
matin va se révéler anormalement chaud et comme chacun sait, les premières
grosses chaleurs peuvent jouer un rôle déterminant. Cependant, aucun athlète n'a semblé touché par le baromètre... la forme est bien là !
Tandis que, je salue un Christian
Laurier radieux, je jette un bref coup d'œil aux alentours et parmi, une nuée
de spectateurs, quelques célébrités sont venues prendre la température. Quel
plaisir de rencontrer Mrs Lelevier, Pechereau, Navaro, Cavaillé, Devezeaud,
Chambaud, Martin, Prigent (Dédé et Yvon), Bouchez, Schied, Birague qui malgré
toutes ses années demeurent toujours fidèles au poste << les mordus du
mordant >> comme on dit. Trêve de serrer des paluches, il est temps
d'aller comparer mes clichés avec ceux de Maître Cala, le bougre a mis sa
gâchette sur kalachnikov et la ribambelle de photos défilant sous mes yeux me
donnent le tournis. Je revois quelques actions mémorables et les Aubin, Barry,
Da Vinci et autre Attila n'ont pas amusé le terrain. Certains se sont même jetés
dans la bagarre comme si leur vie en dépendait. Voyons la suite : au sortir
d'un plat caniculaire, l'absence couchée délivre les impatients. A la vue de la
toile, les oreilles se dressent, les fouets s'agitent et les choses sérieuses
peuvent débuter, mais le bonheur ne serait pas complet, si d'emblée une bonne
arrêtée des familles allait trier les furieux ; des récitants !
En plus, Christophe
Malsert joue l'exercice à fond et son incitation dans l'ultime seconde (accompagné d'un coup de rein décisif)
expurge déjà une pelletée de toileux. C'est bien simple, du brutos qui ne freine
pas à celui qui ferme les écoutilles à 3
mètres en passant par la F1 qui crochète sur le décaler,
nous avons eu tout type de schéma. Autant dire, que la moindre prise de risque
sera débitée illico et fatalement, 2 grosses pointures vont morfler : en prems
le champion régional Appache du Calvaire aux Acacias qui, mal parti sur la longueur
se devait de remettre les compteurs à Z. David Puygrenier le stoppe à la féroce
et boum "fond de tronche" !
Le second, c'est Balkan du Tison
d'Argence et là, l'échéance demeure encore plus cruelle.
Certes, les 60 avalés, le finaliste de Fréderic Matuszak ne laisse que 2,5
points (mâchonne, dépasse) sur les
assouplissements, puis s'élance tel un dément et quand le sifflet retentit...
il est déjà vissé sur un côté. A la décharge de son conducteur, le fils de Reiser est
tellement imprévisible dans ses entrées, qu'à moins de le stopper au delà des
2m50, l'ombre du risque plane inévitablement. N'empêche, qu'il y a de quoi pleurer
quand on analyse sa prestation (avec sans
doute la meilleure garde d'objet du week-end). Puisque le mot est lâché,
nous avons assisté à de superbe valise. Pourtant placé en deuxième position,
cet exercice aurait pu déstabiliser pléthore de candidats (le samedi après
midi houlà la, + de 30 degrés fastoche). Cerise sur le gâteau, le jeune Mathieu
Hilt possède un jeu très "Botarien", mais trop long dans sa première tentative,
il aura fort à faire devant un G5 qui propose des gardiens de qualités. Cependant,
il tentera de belles choses et je pense qu'il va prendre de l'assurance sur la
continuité des sélectifs. D'ailleurs, il enchainera par une fuyante mixant
vitesse et puissance, qui (au vu des
Golgoths inscrits) prouvera sa valeur physique. Comme quoi, regarder un
film est une chose, applaudir le jury en Live en est une autre.
Christophe réapparait pour une
Défense loin d'être évidente, car rôdant sur les extrémités, il fera durer le
plaisir avant de muer "agression & fulgurance". Le gars nous sort
sa spéciale Jean-Paul Rolly et les tardes à mordre vont défiler à l'ancienne.
S'ensuit une fouille en règle, menace, couverture (en plongée toujours
spectaculaire) et refouille avant les cessations, Mazette ; ça c'est d'la
défense ! Après ce tour de force, Mathieu revient une dernière fois pour la
Garde au Ferme. N'ayons pas peur des mots : très applaudi sur cet exercice, le
jeune sportif nous gratifie d'esquives (parfois
double) entérinées de franches accélérations. En clair, du beau boulot qui récolte
une avalanche de points !
C'Naja du Domaine de la Rochelière en vigilance.
En effet, peu de candidat inscriront 30/30 et
à l'instar d'une recherche archi fouillée (dont
je ne soufflerai mot sur l'escorte, de peur d'être taxé de rabat-joie maniaco-dépressif),
le moins que l'on puisse dire, c'est que les 2 HA se sont vraiment arrachés sur chaque
fuite. Enfin, pour ceux qui sortaient la tête de l'eau, il ne leur restait qu'à
affronter la face, hum... The Face, qui de mon humble avis, symbolise
parfaitement le circuit, soit << aussi souple que technique >>. A
un point tel, que j'en suis encore admiratif, car si Christophe a réussi 90% de
ses esquives, il a le plus souvent couplé cette performance avec au minimum
"une bonne seconde" tout en plaçant de gros "tarde à mordre"
sans se servir outrancièrement du bâton. Puis, dans le cas où un kamikaze
l'attrapait, il sortait comme à la défense "toute la panoplie" du Ring
de haut niveau. Autant dire qu'une minorité d'irréductibles l'ont gaulé
d'entrée, néanmoins, Balkan va réussir l'exploit avec une classe peu commune.
Son attaque va soulever des ÔOoooo mixant surprise et admiration qui
caracolent encore sur la rambarde ! Mais dans la rubrique exploit, nous avons
d'autre adeptes : Attila du Clos Champcheny (l'une de nos trop rare femelle Lobo/Haxo) bonne garde &
superbes entrées. C'Naja du Domaine de la Rochelière qui malgré un en-avant aux
fraises reste ultra mis, d'ailleurs il ratiboise Mathieu sur la fuyante avec
perte et fracas. Campo des 2 Sabres (lignée Vito des Bergers d'Ecouve, S'Léon,
Into) magnifique vainqueur (avec une
pénalité pour David Puygrenier de -5 sur la relève du panier). Cruz du
Domaine des 6 Bourgeois (très Belge dans
son type et ses décisions - fils d'Unik du Jardin de Bambous oblige) nous
sort un parcours énorme qui laissera plus d'un expert bouche bée. B'Voyou,
B'Yoda du Jardin des Bambous, ainsi que Viper de la Meute de L'Indien déploient
une régularité impressionnante. Sans oublier, Agun du Banc des Hermelles qui
pète les plombs, mais bon sang... quel spectacle !
A cela rajoutons, le talent d'un
Tervur Aubin Berkana qui ne manque pas de Peps, une pléiade de races diverses
dont un excellent Tigrou du nom de "Kenay" suivi d'un BA fort
prometteur "B'Ripoux de la Horde Valnegrienne" (il y aura également un autre BA + 1 Beauceron). Devant tant de
bonne volonté, je ne peux m'empêcher d'interroger les spectateurs dont voici le
regard :
Les points faibles : un parcours un peu long. En fait, les HA
mettent beaucoup de temps à se positionner sur les attaques lancés. Néanmoins,
à l'issu de cette initiative, il y aura quelques pénalités dues à des commandements
appuyés.
Les points forts : La face, la Garde au ferme, la fausse et bien entendu, la Défense. Une belle complémentarité entre les HA. Des jugements justes et précis.
Au terme de ce week-end, une évidence éclaire mes espérances, car oui 100 fois oui, le G5 a clairement progressé. Alors, si les spectateurs furent autant servis que nos Ringueurs, plus personnellement un Conducteur m'a littéralement ébloui par sa conduite. Vous voyez, le genre d'électron libre qui ensoleille un dimanche après midi pourtant caché sous des nuages. D'ailleurs, à peine le Ring foulé, le temps s'est figé. Tel un flot inévitable, la rigueur coulait en lui. D'une fluidité enivrée par cette justesse innée, nul besoin de garde-à-vous ou de doigt sur la couture pour prouver que ce Monsieur... assure ! Des mises en place calibrées entérinées d'une énergie folle vont propulser son équipier dans des retranchements hautement atteints.
Je mire ses pas, bois sa détermination tout en savourant la fierté de connaître un tel homme, car des seigneurs... il est de cette race. Son nom ? Cynophilement Robert Bourras !
Cher Monsieur, cher ami, merci pour la leçon.
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