vendredi 21 octobre 2016

Le TAN... ça Tatane Part 2.


Quand tu dis « des troubles », tu parles de troubles du comportement ?
Absolument, certains étaient très inquiets, mais vraiment très très inquiets ! Il faut savoir que les dresseurs dans les clubs ne voulaient même pas essayer de les travailler… mais l’école d’où je viens, nous a enseigné à travailler tous les styles « chien sans papier, d’expos, etc… ». C’est comme ça que tu apprends et si tu te dis Cynophile : tu dois être capable d’affronter n’importe quel problème. Ce type d’apprentissage est d’ailleurs gratifiant, car lorsque tu entraines un vrai bon chien, tu sais immédiatement que c’est un bon ! Après, il est vrai qu’en Club, tu rencontres différents styles de propriétaires et beaucoup ne veulent pas se lancer dans la compétition pure et dure : tu peux rencontrer des proprios qui souhaitent simplement une éducation classique à celui qui désire un TAN ou cerise sur le gâteau un Brevet National, mais ce dernier point reste assez rare. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’avant la validation des diplômes 1 & 2, de nombreux compétiteurs filaient un coup de main pour  l’éducation traditionnelle et comme tout le monde, je suis passais par là. De ce fait, lorsque tu n’es pas en face de Cynophiles, mais devant des propriétaires de chien, tu dois analyser un ensemble de paramètres et parfois… tu hallucines ! Pour faire simple, je vais rester chez nos Belges : j’ai eu des cas où je ne pouvais même pas m’approcher du chien, souvent des Tervurs d’ailleurs. Crois-moi, il vaut mieux prendre du recul et surtout, il te faut beaucoup de temps pour articuler tout ça et c’est là, que tu te rencontres des bienfaits du mordant. Petit à petit et grâce aux excitations collectives, tu débloques des situations. Je dirais même que tu libères les esprits…

Par le mordant ?
Oui, le mordant sportif : c’est-à-dire une prise franche sur une toile du type boudin ou manchette te donne énormément d’informations sur le chien que tu as en face de toi. Tu analyses un comportement très rapidement et ce comportement est directement lié au mental du chien. Comme disait André Noël « si tu veux connaitre un chien, fais le mordre », André prenait beaucoup d’exemples pour expliquer l’importance de la prise. Il expliquait qu’une prise était à l’instar d’une poignée de main chez l’homme, elle doit être franche et sans détour. Le chien doit se solidariser à l’homme et sa prise est un formidable vecteur pour ça, car si en plus, tu peux le caresser sur la tête pendant la prise, ça dénote un excellent équilibre.

 
Le TAN se pratique par petite vague de concurrents
 
 
On note donc, l’équilibre par le mordant ?

Exactement, tout passe par le mordant. D’ailleurs André a expliqué et prouvé que par l’apprentissage de la belle prise et donc, par la stabilité de la prise découle l’équilibre. Cette analyse, chez nous est validée depuis des lustres, puisque nous l’avons même intégré dans un processus génétique. Aujourd’hui, les chiens de travail et surtout ceux de compétitions sont hyper équilibrés. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils intéressent tant de monde.

 
 
Voici du très beau travail, on note l'excellence de tenue.
 
 
Cette formule ne doit pas être simple à comprendre pour quelqu’un qui ne pratique pas. On pourrait penser le contraire ?
Le fait de faire mordre un chien sur une toile ne pourra le faire évoluer que dans le bon sens. Je n’aime guère les métaphores anthropomorphiques et pourtant, lorsque j’explique une action avec un débutant, j’aime prendre les arts Martiaux à témoin. Exemple : si tu prends quelqu’un au hasard, voire même quelqu’un d’impulsif et que tu l’amènes à réfléchir et à étudier dans un Dojo avec un Maître qui t’enseigne les vrais valeurs. Tu ne peux que progresser humainement & techniquement, mais certes, je te l’accorde le raccourci est facile, car un chien est tributaire de beaucoup de chose, dont sa génétique. Sauf qu’avec un travail approprié, non seulement tu analyses le potentiel de chaque chien, mais surtout, tu imposes un contrôle et le contrôle est très important. Imagines quelqu’un possédant un chien sans le contrôler ? Combien de fois, une personne est arrivée dans un club en disant au moniteur « je n’en viens plus à bout ? ». Bien souvent, le mal est déjà fait et il te faut trouver une solution très rapidement. Dans un premier temps « une bonne éducation », puis trouver un lien qui va souder le chien à son propriétaire et le mordant sur toile « au boudin le plus souvent » est un excellent moyen.

 
Une bonne "prise en main" est très importante, car elle simplifie l'analyse de l'H-A

 

 
Une bonne éducation, c’est-à-dire ?
Ah là encore, je vais citer quelqu’un d’important Mr Alain Savignat. Pour lui, les clés de l’apprentissage se composent en 3 premières parties : 1) une bonne & belle marche au pied, 2) un excellent rappel à distance, 3) un rapport d’objet varié. Alain nous disait très souvent : que ce n’est seulement qu’après avoir obtenu correctement ces 3 exercices, que tu peux commencer à demander « positions, blocage, absence », etc…

Et le mordant ?
Attention lorsque j’évoque le mordant, c’est un mordant sous forme de jeu ou d’échange et bien évidement, celui-ci n’agit qu’en termes de récompense. Le chien a fait son boulot, allez hop… on le récompense par quelques bonnes prises sur le chiffon, puis le boudin. Nous ne sommes pas dans une forme de débourrage technique, mais dans un atelier de travail « donnant-donnant ».

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