A cette période, nous en
avons parlé avec Alain Dupont et nous avons rédigé quelques articles "dans son
magazine, le fameux Sans-Laisse". Ce à quoi, j’ai conclu « ami
Ringueur prenons les devants avant que quelqu’un les prenne pour nous ». Les
réponses (que j’ai reçu) furent multiples, « si c’est comme ça j’irais à la
pêche, j’arrête le chien, on ne peut pas nous obliger, le Ring ce n’est pas le
Mondio, etc. » ; c’est si simple de tuer le messager, plutôt que de
trouver une solution !
A l’époque (il y’a plus de 10 ans) est-ce que les
Ringueurs ont réfléchi à une solution ? Est-ce que le GTR ou les multiples
structures « de défense du Ring » ont étudié le sujet, ont-ils fait
des propositions ? Pourtant ce n’est pas faute d’en avoir parlé : j’ai
alerté mes collègues, les éleveurs, les dresseurs, mon club de race, rien n’y’a
fait « le Ring est intouchable m’a-t-on dit » et puisque la
discussion est ouverte… cette lutte intestine m’en rappelle une autre. Je me
souviens de la prévention que nous avions lancé dans le Berger Belge avec les
radios. Que m’a-t-on dit à l’époque « ça ne sert à rien, il n’y’a pas de
problème de dysplasie dans le Belge, un Belge ça saute la preuve, s’il y’avait
de la dysplasie… ça se saurait, etc. », bien vu les gars ! Fort
heureusement, quelques temps plus tard, le débat fut relancé et étrangement, de
nombreux dossiers sont revenus sur la table. Certains (jeunes éleveurs) ont même commencé à
prendre les sujets « santé & rusticité » très au sérieux. Vous me
croirez ou pas, mais pour un parcours le week-end de la finale, ce fut la même
chose. Nous en avons immédiatement débattu en réunion, en exposant une multitude de
solutions. Ce à quoi nous avons ouvert (en 2014) une « page Facebook CFCBB »
pour que chacun se fasse une opinion.
https://www.facebook.com/groups/1546877235593655/
Voici en gros
« l’historique » des 10 dernières années et depuis, des réunions et
des débats j’en ai eu beaucoup et étrangement, sur le sujet du parcours
scindé : le dialogue se termine systématiquement par un point essentiel
« la fameuse résistance à la chaleur », car bien évidement l’ensemble
de nos éleveurs cultivent cette qualité, comme la rusticité d’ailleurs et que
dire des aptitudes aux sauts ? Comme quoi, lorsque le sujet devient grave…
nous revenons immédiatement à la source. Alors la sélection à la chaleur
parlons-en :
-
Elle ne serait que vérifiable le jour de
la finale, ah bon… et le reste de l’année ?
-
Que fait-on de la préparation physique ?
-
Est-ce que cette préparation peut être
dissociable d’une réelle résistance où est-elle complémentaire ?
-
Comment vous la classifiez « cette
résistance » chez les reproductrices qui ne travaillent pas ?
Est-ce que cette simple
discussion ne mériterait pas un débat précis et ceci afin, de parler de la même
chose ? Voyez-vous en tant qu’ancien éleveur de Malinois, je me suis toujours préoccupé
de cette aptitude, car une lignée efficace s’appuie (à l’instar du caractère)
sur l’anatomie, la santé et les divers sélections « chaleur, froid,
humidité, récupération, endurance, etc. ». Pour les cynophiles qui
s’intéressent à ce type d’études, je vous invite à jeter un œil sur l’évolution
des chiens de traineaux (entrainement, sélection & pratique) c’est une
bonne base. Sauf-que chez nous, le regard principal se jette surtout sur la
détermination, l’endurance ne se place qu’en seconde position. Certes avec le
courage, celle-ci regroupe 3 valeurs « la résistance, la volonté et la
récupération », car notre circuit (de haut niveau j’entends) se place le
plus souvent dans l’intensité.
D’ailleurs pour ce texte, j’ai relu mes notes (notes prises sur divers programmes européens) et je peux vous affirmer, qu’hélas nous avons énormément régressé, nos vieilles souches étaient beaucoup plus résistantes. Sur ce sujet, les jeunes générations me posent souvent la question suivante : est-ce que les anciens B-B pourraient concourir aujourd’hui en faisant des points ? Réponse : certains oui et d’autres non, cela dit la vraie réflexion n’est pas celle-ci. En effet, le passé n’étant pas fautif d’une progression, la vérité serait plutôt de se demander « si l’ensemble de nos Belges contemporains pourraient affronter un parcours des années 80 » et la réponse est sans appel « non », seulement quelques-uns le pourraient. Pourquoi me direz-vous ? Parce que la robustesse, la rusticité et le plein caractère ne sont plus de mise… les éléments fondateurs ne sont plus étudiés comme avant, la sélection type n’est plus perçue comme avant et le choix des mariages n’est plus aussi rigoureux qu’avant.
L'Etalon Tervueren Volpa de Nelly des Beaux Peupliers.
D’ailleurs pour ce texte, j’ai relu mes notes (notes prises sur divers programmes européens) et je peux vous affirmer, qu’hélas nous avons énormément régressé, nos vieilles souches étaient beaucoup plus résistantes. Sur ce sujet, les jeunes générations me posent souvent la question suivante : est-ce que les anciens B-B pourraient concourir aujourd’hui en faisant des points ? Réponse : certains oui et d’autres non, cela dit la vraie réflexion n’est pas celle-ci. En effet, le passé n’étant pas fautif d’une progression, la vérité serait plutôt de se demander « si l’ensemble de nos Belges contemporains pourraient affronter un parcours des années 80 » et la réponse est sans appel « non », seulement quelques-uns le pourraient. Pourquoi me direz-vous ? Parce que la robustesse, la rusticité et le plein caractère ne sont plus de mise… les éléments fondateurs ne sont plus étudiés comme avant, la sélection type n’est plus perçue comme avant et le choix des mariages n’est plus aussi rigoureux qu’avant.
Le Champion de France Badge des Loups Mutins à 2m 50.
A cela, vous pourrez me
rétorquer que ma vision ne découle que sur des principes d’élevage et que par
ce biais, nos éleveurs doivent se remettre en question. Certes, mais que
peuvent faire nos éleveurs sans un programme « exemplaire » pour
travailler ? Si d’un côté le Ring ne fournit plus les
vérifications nécessaires et que de l’autre, les dresseurs affutent la finition
sportive au détriment de la sélection, nous ne pourrons plus être objectif dans
20 ans. Nous produirons des chiens capables de réaliser des pointages
hallucinants, mais ils seront tout les 4 matins chez le véto (ou chez l’ostéo,
quand ce n’est pas chez le dentiste) et peu ou pas employables dans le domaine
de l’utilisation réelle. Une fois encore, nous devons nous poser les bonnes
questions ? Est-ce la faute de notre conduite ? De notre dressage
trop minutieux, donc plus stressant ? De notre sélection purement
génétique ? D’une méconnaissance historique ? D’un dressage trop
poussé et non rémunéré en fonction des valeurs ? J’en veux pour preuve que
nos chiens sont devenus tellement bons dans l’aspect récitatif, que les juges
enlèvent plus de points au conducteur qu’à son chien.
Mr André Noël & Ours de la Noaillerie.
Là encore, n’allons pas
au-delà de nos objectifs et restons logique dans la traduction d’un parcours. Vous l'aurez compris,
à l’instar de nos éleveurs, les utilisateurs (ce qui inclus évidement les
juges) doivent se remettre rapidement en question. Enfin la vision d’une
sélection que le jour de la finale, non sérieux… qui peut croire à ça ? Prenons
toutes les disciplines en Europe et combien ont leur finale au début de l’été ?
Pour clarifier la situation, faisons un bilan : elles sont quasiment
toutes au printemps, en toute fin d’été (donc le chien est habitué à la
chaleur) ou carrément en automne, seul le Ring Français est au début de l’été.
Est-ce que vous pensez que les Belges et les Hollandais ne s’intéressent pas à
ce type de sélection ? Est-ce que vous pensez que les RCIstes, les
Campagnards & les Pisteurs ne s’intéressent pas à cette sélection ? Ce qui nous renvoie à
l’une de nos questions prioritaires : il ne faut pas confondre sélection à
la chaleur et préparation physique.
L'Infatigable Ardant de Mallassagne.
Chers Cynophiles, sur l'hexagone, nous profitons
d’un bon climat, mais demandez aux divers dresseurs « Dom Tom, Mexique,
USA, Espagne, Afrique, etc. » ce qu’ils en pensent ? Je me rappelle
qu’à l’époque où j’élevais, certains de mes Malinois/Malinoises partaient à
l’étranger (dont certaines souches sont au Mexique) et ils ou elles s’acclimataient
rapidement. C’est d’ailleurs souhaitable, car chez eux, cette résistance est
obligatoire. Primo, ils font très attention à cette sélection et secundo, ils
ne font pas tant de manière. Bon sang… que nous est-il arrivé ?
Cette question nous transporte
en plusieurs réponses, dont une très simple « le chien dans la cité ».
Aujourd’hui, les pratiquant(e)s ne voient plus le Ring comme nous le regardions
dans les années 70-80. Soyons réalistes : Mulhouse 79 ou Antibes 85
seraient inenvisageables aujourd’hui, les concurrents crieraient au scandale,
les jurys seraient révoqués et pire ; le BEA risquerait un Burn-Out !
Nous sommes donc tributaires d’une époque qui a bien changé et nous devons
admettre que de nombreux chiens (toutes races de travail) vivent à la maison. Pour
nous (les Amateurs de B-B) le Snap d’antan s’est assagi, il est même devenu trop
raisonnable… il ne détruit plus son box à grand coup d’aboiements rageurs,
puisqu’il dort sur le canapé (quand ce n’est pas dans la chambre), il n’est
plus nécessaire d’être attentif en promenade, il n’est même plus obligatoire de
le tenir en laisse. Que voulez-vous… la vie change, les mœurs changent, mais le
Ring « lui » reste un élément inflexible. Seule l’élite peut parvenir
à briller sur tout type de terrains et ceci par tous les temps, car certes :
-
De la caisse, de la volonté et du mental,
il en faut à nos compétiteurs et d’un côté, nous ne pouvons pas embourgeoiser
nos chiens et de l’autre conserver l’esprit originel.
Analysez tous les cas de figure et vous verrez
que pour la compétition, c’est pareil. Si nous voulons conserver une forme de
cohérence, ne nous mentons pas : L’affirmation du titre de champion se fait
sur un parcours complet, pas sur deux demi-circuits, mais là encore les gens
qui se sont occupés de ça n’ont pas poussé la réflexion. Elle a bon dos « la sélection à
la chaleur », « le mon chien ; beau chien » ou le
sacro-saint BEA. Aujourd’hui nous payons notre incompétence et nous nous
retrouvons en porte-à-faux ; alors qu’avec un peu de jugeotte nous
pouvions travailler sur une finale réaliste, précise, complète et surtout par
tous les temps. Voyons ça dans l'autre partie.
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