jeudi 5 avril 2018

Sélection, Ring, Fondamentaux & Résistance à la chaleur. Acte 2.

1987 - G'Bibber.

Depuis quelques années déjà, j’entends des gens parler de nos finales de Ring et de nombreuses personnes (ce qui englobent aussi des cynophiles) disent : qu’il est nécessaire de revoir les parcours en pleine chaleur. Sur ce sujet, il faut savoir que des normes de travail ne sont plus à l’étude, mais bien en place. Quelques-unes varient, mais nous diront qu’au-dessus de 27 degrés, il sera « juridiquement » très difficile de faire « concourir » un chien de sport dans le futur. Pourquoi cela, me direz-vous ? Nous le faisions bien avant disent les uns ? Et que faites-vous de la sélection à la chaleur disent les autres ? Prenons le temps d’analyser ces quelques réclamations : 
A)    Par le passé, il est vrai que nous avons connu des finales particulièrement rudes en ce qui concerne les températures et la première des questions que nous devons nous poser et la suivante : est-ce que ce fut une bonne chose ?

B)    La sélection à la chaleur : puisque nous l’évoquons est bien en place dans les fondamentaux de sélection et lorsque, je débats avec de nombreux cynophiles… étrangement, elle ne semble plus intéresser personne ? 
Ceci, est une grave erreur, car nous devons avoir un regard avisé sur la résistance à la chaleur, pourquoi ? Parce qu’à la base nos chiens sont des Bergers, du coup… seront-ils toujours capables d’escorter les troupeaux par tous les temps dans une trentaine d’année et que dire des chiens de patrouille dont la mission est de délimiter tous les points chauds d’une ZMS ou exécuter des fouilles de terrain (ce qui inclut des régions arides) ? Faut-il rappeler à certaines personnes, qu’au début du siècle dernier, d’éminents Cynophiles, dont Mrs François Semal ou Franz Huyghebaert (Frère de Louis, le parrain du Malinois) n’ont pas hésité à braver « mers & océans » pour installer des structures en Amérique du Sud et ô surprise, nos Bergers Belges se sont parfaitement acclimatés. Enfin que dire, de nos Malinois en Afrique où là encore les températures n’ont rien à voir avec la Belgique & la France. Comme vous le notez, la résistance ainsi que l’acclimatation globale (car dans certaines contrées, il fait chaud le jour et très froid la nuit) de nos Bergers Belges fait bien partie du patrimoine génétique de base. Voici deux ou trois exemples parmi des dizaines, mais voyez-vous : au-delà du sport, nos chiens de travail ont une utilité propre hors de nos terrains. Il ne s’agit pas d’annoncer une directive qui irait à l’encontre même de leur emploie principal. Tout ça, pour vous faire comprendre qu’une vision trop humaniste ne doit pas détériorer un siècle de sélection. Si je prends le temps de vous expliquer cet état de fait, c’est qu’afin de ne pas choquer les braves gens : il faudrait que dans un futur proche ; nos chiens de travail n’affirment plus leurs fières origines. Ceci me révolte au plus haut point !

Vous l’aurez compris, chacune de nos éventuelles décisions doivent être en adéquation avec notre race et donc avec une attention soutenue de la naissance de ladite race (en cas de doute, toujours revenir sur l’étymologie). Voilà comment, nos prochaines générations de Cynophiles pourront palier à cela, soit : définir, expliquer et déterminer nos fondamentaux. Partant de là, où en sommes-nous avec notre Ring :

 - Est-ce que le côté sportif n’a-t-il pas dévoré le côté utilitaire, voire certaines décisions fonctionnelles de nos aspirations sélectives ?
- Est-ce qu’au-delà de ça, les pratiquants « eux-mêmes » n’ont pas changé ?

J’en veux pour preuve que si lors d’un concours, un chien se voit barré un peu sèchement… toute la planète « via Internet » est au courant. Ceci mérite également une explication : Dans un premier temps, placer un film ou une photo « explicite » sur la toile est doublement problématique. Déjà, il faut délimiter l’endroit, a) lorsque l’on est sur le terrain, nous avons une vision plus précise des choses (ce qui fut très souvent mon cas), b) lorsque l’on se trouve à la barrière, on perd du visuel, mais si l’on est bien placé… on peut argumenter, c) à la buvette, elle est parfois déformée, voire étrange (humour je précise), d) sur un film et afin d’être formel, c’est extrêmement difficile. Pour une photo, c’est encore plus compliqué, pourquoi ? Parce que l’on peut lui faire dire la vérité & son contraire. Bref, ce type de doléance ne peut que profiter aux anti-mordants pour retourner l’information contre nous, donc prudence les amis.  

Année 80 en Hollande. 

Pardonnez-moi cet aparté, mais nous ne pouvons pas demander de conserver notre virilité sélective d’un côté et de l’autre, pleurer pour avoir une palissade amoindrie, une face simpliste en Cat 3 et voter pour la technique au détriment de l’efficacité ?
Ceci me parait pour le moins antinomique et dans un futur proche, il faudra bien déterminer ce que l’on souhaite. Comme vous le notez, rien n’est simple et l’ensemble de nos réflexions devront « point par point »  être débattu. Pour cela, concentrons-nous sur le simple souhait des Ringueurs. Ce qu’ils ou elles souhaitent avant tout, se nomme : équité ! Alors si je reproche à l’internaute la diffusion « d’une face virile » sous prétexte qu’il n’a pas eu la même que les autres, je condamne le jury qui a permis cela. Le déroulement d’une face de Ring 3 est expliqué clairement dans le règlement, il y’a des critères précis et celle-ci doit être en vigueur d’une sélection « une sélection qui exige une impartiale rigueur ». En effet, lorsque nous assistons à une petite face « sous prétexte que le chien n’est plus dans les points », nous ne sommes plus dans l’esprit, pourquoi ? Parce qu’un tel manque de respect apporte un discrédit à la discipline. Une face doit rester identique « dans l’intensité & le sérieux » du premier au dernier chien, ceci est obligatoire. Hors mis « la déontologie » que notre sport exige, il existe d’autres variantes :

- 1) lorsqu’un bon chien prend une vraie face, elle parait disproportionnée par rapport à une Face médiocre.

- 2) Lorsque nous retrouvons nos chiens de sélectifs en saillie, il s’agit de mettre une véritable appellation sur sa valeur, car « si ledit chien a fait 30 points de face sur le fameux jury si difficile », mais que l’H-A lui a donné le bras,... t’as bonne mine ?


1999, En Campagne : Icare du Domaine St Loup. 

De ce fait, l’exaction est à proscrire, la mollesse aussi… c’est bien triste qu’un jury (archi sélectionné, je le rappelle) ne comprenne pas ça. De même que l’abus sur l’Allure Générale, des mètres à rallonge, des percutes qui frôlent plus qu’ils ne touchent ou des tardes à lâcher invisibles ? Il serait temps de remettre l’église au milieu du village et, afin de laisser de vrais chiens à nos enfants, il est nécessaire de définir tous ensemble la bonne orientation. Premièrement, les problèmes arrivent toujours en sélectifs. C’est drôle quand même, car toute l’année se passe à merveille et subitement « en sélectifs » ça se complique. Deuxièmement, qu’en est-il des pointages : des moyennes de 370 passent étrangement à 320, diantre ??? Stress, surentraînement ou concours léger ? Troisièmement, ce qui malheureusement en découle va se vérifier sous l’effet « mon chien, beau chien » et comme je l’explique ci-dessus ; des saillies se font « à la va comme j’te pousse ». Bref, un manque de rigueur + un manque de jugeote font que nous trouvons des Malinois qui n’ont même plus les instincts premiers, sans parler du mental de leurs ancêtres ?

Bilan des courses : manque de repère, manque de respect, manque de sélection et manque d’équité, tout ça commence à peser.

Il faut revoir nos priorités, en commençant par l’équité et par ricochet : les fameux concours au-dessus de 27 degrés. 

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