lundi 19 février 2018

Du B-A à Sans-Laisse, Merci pour tout…

En très peu de temps, Sans Laisse deviendra le Mag cyno de tous les passionnés. Il faut s’abonner certes, mais chaque lecture de cette revue diffuse une passion contagieuse. Sauf qu’Alain ne va pas se contenter d’écrire et de transmettre, il va également accomplir. Par exemple : nous pourrions parler de l’Inter-Race où sa passion cynophile l’emmènera sur la conception d’un concours qui va muter rapidement en une véritable consécration ! Week-end incontournable… à l’instar des rencontres de Tournai, nous faisions les trajets entre Beauvais et les différents Challenges qui « de visu ou en cassette VHS » revisitaient les meilleurs chiens toutes races confondues. Il fallait voir un Colley au costume, un Boxer en action, un P’tit Pyrénéen en découdre… bref du Picard au superbe Doberman, nous n’avions pas assez de nos yeux pour voir !

Alain souhaitait conserver des archives et pour cela, il fut là encore, l’un des premiers à proposer des films en Vidéo. Notez, qu’il était critique cinématographique à la base et donc (avec la photo), c’était un support qu’il connaissait. Cette idée magnifique, nous l’avons repassée des dizaines de fois dans notre tête Mario & moi. Tu te rappelles, une année nous avions vu Peter Lewis ? En effet, il était venu expliquer les bases de l’Agility qui prenait un essor considérable en 1987 et puis, il y’avait un nouveau Sport « le Mondioring ». Cette nouvelle vague apportait une effervescence incroyable au monde canin, c’était magique ! Il fallait en parler, l’expliquer et bien sûr la définir.



De nombreuses plumes vont embélir les pages du Mag, les débats seront animés, acharnés, polémiques et parfois même furieux, mais au bout du compte… c’était toujours la cynophilie qui remportait la mise. A l’inverse des réseaux sociaux qui commentent tout, puis son contraire. La revue Sans Laisse donnait le libre échange sans la moindre censure, mais seulement à des cynophiles qui maitrisaient leur sujet et croyez-moi ; des sujets de discordent, il y’en a eu, mais comme juge arbitre : il y’avait Alain. Sa patte magique illustrait toujours le bon mot et son sens de l’humour dévastateur, nous faisait relativiser nos arguments, car évidemment, nous c’est à dire « Mario & moi » (comme de nombreux cynophiles) allons le côtoyer de près. Pour Mario qui était Berger à l’époque, le BA puis le Sans-Laisse étaient sa bible. Il m’en faisait souvent référence et pour mémoire, nous avions quelques lectures communes avec en tête de gondole celle du CFCBB. Ce que les Cynos ne savent pas ou peu, c’est que le bagage technique et pratique de Mr Pessel, l’a également amené à rédiger quelques textes. Autant dire, que les Cynos de cette époque avaient comme forme de loisir un désir commun, celui de faire avancer les choses.



Au fil de nos aventures, nous arrivons en 1994. A cette époque, je discute avec Mr André Varlet qui après avoir forgé notre culture grâce à des textes (brassant l’historique, la culture des programmes, la génétique, etc.) tous plus intéressants les uns que les autres, sort son fameux livre sur les Bergers Belges. Nous parlons longuement et il me sollicite pour une écriture. Je lui explique mon simple niveau et qu’à part quelques chroniques radiophoniques (sur le cinéma de genre et la musique bruyante), je n’ai jamais rédigé de textes cynophiles. Il me rétorque qu’il faut se lancer, un passionné comme toi devrait écrire ses notes, les faire partager et s’investir dans notre cynophilie. Quelques temps plus tard, j’entre (avec mes petits souliers) dans la CU du Berger Belge et je rédige mon premier texte. Un rapport du fameux Challenge F.Wasels qui avec l’aide de Mme Auriant (je lui dois beaucoup) ressemblera à quelque chose. Ce rapport sera expédié au journal Sans-Laisse, qui à ma grande surprise sera apprécié par Mr Dupont. Imaginez ma surprise « moi, le Fan de base qui lisait le B-A jadis, on me proposait une publication ? Aujourd’hui encore, je n’y crois toujours pas ». Mieux, l’homme me téléphonera en me mettant à l’aise tout de suite « j’ai apprécié ton article, est-ce que tu serais d’accord pour en faire un autre, car je cherche quelqu’un susceptible d’écrire sur l’évolution du Malinois ». Franchement, je lui ai dit « oui » sans même réfléchir et pour quelqu’un qui n’a pas le moindre bagage, une question restait en suspension : comment j’allais me sortir de là ? Fort heureusement, dans mes connaissances, je m’entrainais avec Madame Michèle Dhume qui outre le fait d’être une excellente cynophile… était Prof ! Allez hop c’est décidé ; j’achète un cartable, une trousse et un Bescherelle, bref depuis cette année et encore aujourd’hui, je ne fais qu’étudier.


Comme disaient les anciens, on ne peut pas être partout et sur le terrain ! C’est vrai, mais la chance que j’ai eu dans mon périple se définit en une chose « la lecture ». J’ai toujours aimé lire et me cultiver. De fil en aiguille, je rédige mon second texte (ce qu’il faut savoir, c’est qu’à l’époque nous n’avions pas d’ordinateur : il fallait écrire le texte, puis le taper à la machine, joindre les photos avec un trombone sur la copie, noter les légendes au dos, etc.) avec un petit graphique, je le poste et j’attends. 2 jours plus tard, Alain me téléphone, il est content de mon travail et il souhaite me rencontrer. Nous nous retrouvons à une Finale Campagne et la première chose qu’il m’a dit est la suivante « tu es autodidacte et ça se sent immédiatement. Tu as un style particulier, surtout ne le change pas ». Une amitié va naître et une équipe va se former avec à la clef, quelques finales inoubliables. Sur le terrain : Cala, Gérard, Franck, Jean-Jacques & Roger, appareils aux poings et Zoom grand Angle pour affronter les pointures du moment. La nuit tombée, nous refaisions le Match, on parlait chien, technique, élevage, dressage… sans oublier les anciens et si notre Ring Français restait l’horizon indépassable pour beaucoup, Alain visait toujours plus haut.



En effet, curieux et passionné, il allait s’investir dans des tas de choses. Rendre Sans-Laisse toujours plus intéressant était sa principale préoccupation, mais il souhaitait approfondir chaque programme, jusqu’à leur trouver un nom ou une identité propre. Par exemple, le terme « Obé-Rythmée » c’est lui qui l’a inventé. Alain avait le sens de la formule, il voyait, il comprenait, il écrivait et ça sonnait aussi précis que juste. Enfin et là, je vais parler à la place de nombreux proches, Alain plaçait l’amitié au-dessus de tout, son sens de l’hospitalité, sa joie de vivre et son bonheur du partage nous faisait chaud au cœur. Cher(e)s Ami(e)s, Monsieur Alain Dupont va construire bien plus qu’une revue, il va bâtir un symbole qui fédérera toutes nos visions cynophiles. La lecture de Sans-Laisse apportera au fil des ans, une compréhension, une culture, que dis-je… un respect des hommes aux chiens, mais surtout des hommes aux hommes.
Alors altruiste et compétent, que rajouter de plus ? Pour moi, une page se tourne et pour Mario le livre se ferme. Nous ne retrouverons jamais un autre Alain Dupont, quel honneur de t’avoir connu. Adieux & merci Camarade…

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